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Internet : La Tunisie, le prochain Eldorado des start-ups

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La Tunisie est en train de devenir la plaque tournante des start-ups moyen-orientales et nord-africaines.  

Par Madeleine Moreau

Depuis le déclenchement du Printemps arabe, en 2011, la nouvelle démocratie tunisienne s’échine à mettre en œuvre une politique économique prudente visant à offrir des emplois et des opportunités à la jeunesse du pays et à sa population croissante.

A cette date, le taux de chômage en Tunisie se situe à 15%, avec un tiers des sans-emploi détenant des diplômes universitaires. Les inégalités économiques sont béantes et le fléau de l’inflation paralyse l’investissement.

Afin de combler ce fossé enseignement-emploi, plusieurs jeunes Tunisiens ont décidé de prendre les choses en main et d’essayer de s’en sortir: des jeunes diplômés des universités tunisiennes sont en train de lancer une multitude de start-ups, générant ainsi une vague impressionnante d’entrepreneuriat civique à travers ce petit pays de 12 millions d’habitants.

Bien qu’il n’y ait pas de chiffres officiels sur le nombre exact de start-ups tunisiennes, certaines sources estiment que plusieurs milliers de nouvelles entreprises de ce genre ont été crées durant les cinq dernières années.

Un nouveau départ au lendemain du Printemps arabe

Le paysage start-up tunisien s’est développé dans une très large mesure depuis la Révolution, grâce notamment à un accès Internet plus rapide et plus libre et aux progrès technologiques.

La proximité avec l’Europe a permis aux entrepreneurs  de développer des plateformes mutuelles qui offrent des opportunités d’emploi pour les Tunisiens à la recherche de rémunérations plus élevées que celles du marché local.

L’Europe est également un espace qui met à la disposition des start-ups tunisiennes un marché plus profitable et plus étendu et des chances nombreuses de participer à des forums de start-ups où la chance est donnée au promoteur tunisien de faire connaître ses idées nouvelles.

De plus, le lancement, depuis mai 2015, de la Carte technologique internationale, un système de carte bancaire prépayée, a été un franc succès auprès du secteur start-up. Cette carte bancaire rechargeable permet aux entrepreneurs d’opérer leurs achats sur le net en devises et sur des sites étrangers.

Les start-ups tunisiennes qui sont parvenues à tirer leur épingle du jeu sont, très souvent, celles qui ont été capables d’utiliser et de créer des produits technologiques servant à mobiliser les communautés, à encourager l’engagement civique et à combler les lacunes béantes en matières de progrès technologiques laissées par un gouvernement sclérosé.

Par exemple, la société Secure Drive (conduite sûre), fondée en 2015, est une start-up spécialisée dans le développement de systèmes embarqués intervenant dans le domaine de la sécurité routière: elle offre notamment les fonctions du rapport automatique et de l’assistance, en cas d’accidents de la route qui surviennent dans des régions reculées. Le temps de réaction des autorités dans les accidents en zones rurales est très souvent long, alors les utilisateurs de l’application de Secure Drive peuvent plus facilement et plus rapidement obtenir l’aide dont ils ont besoin.

Depuis un an, aussi, E-Taxi a acquis une popularité significative. Son application, semblable à celle de l’américain Uber, consiste à mettre en contact les utilisateurs de son  application mobile avec des conducteurs réalisant des services de transport.

Ilboursa.com est une autre success story des TIC en Tunisie. Fondée en 2012, dans le but de «fournir aux investisseurs en Tunisie les données qui leur permettront de prendre les meilleures décisions financières», Ilboursa.com a un nombre mensuel moyen de 80.000 visiteurs.

Prolifération des pépinières de start-ups

Les pépinières de start-ups ont grandement contribué à la réussite de ces jeunes pousses économiques tunisiennes en aidant les sociétés d’amorçage à obtenir le capital initial et la formation nécessaires au lancement de l’entreprise.

Des pépinières de start-ups comme The Founder Institute et Boost, avec leurs programmes de financement, de formation et de mentorat, ont été d’une aide très grande pour les jeunes et petites entreprises tunisiennes cherchant à faire valoir leurs idées et à améliorer leur efficacité.

Les programmes éducatifs en matières d’affaires et de stratégie d’investissement ont été, eux aussi, d’une immense utilité pour les jeunes entrepreneurs tunisiens – à l’image du Programme de développement intégré du Commissariat général au développement régional qui vise à recueillir le retour d’informations auprès des acteurs locaux et les bénéficiaires sur les projets prioritaires, les zones cibles et les meilleures options.

Flat6Labs, une pépinière performante qui a soutenu un nombre impressionnant de start-ups en Egypte, Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, ouvrira bientôt un bureau en Tunisie, dans les prochains mois. L’on s’attend à ce que Flat6Labs cible les entrepreneurs qui possèdent une idée et pas de produit minimum viable (Minimum Viable Product, MVP)(1).

Cette montée en puissance des accélérateurs et l’investissement de la Tunisie dans l’entrepreneuriat produiront, sans nul doute, des résultats positifs significatifs, aideront le pays à se sortir de la situation désespérée dans laquelle il se trouve, lui permettront de renouer avec une croissance économique soutenue et rétabliront la stabilité tant attendue (…)

Assurément, dans un très proche avenir, la Tunisie sera un pays avec lequel il faudrait compter.

Synthèse et traduction du texte anglais par Marwan Chahla

Source: ‘‘TechCrunch’’.

Note:
(1) Le produit minimum viable (Minimum Viable Product, MVP) est une stratégie de développement de produit, utilisée pour de rapides et quantitatifs tests de mise sur le marché d’un produit ou d’une fonctionnalité.

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