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DSK, la Tunisie et les affaires : Un business douteux

DSK- BCE- Tunisie

Dominique Strauss-Kahn (DSK), l’expert international chargé de «vendre» la Tunisie aux investisseurs étrangers, est au cœur d’une nouvelle affaire judiciaire lourde.

Par Imed Bahri

La nouvelle affaire a été évoquée par les journalistes Stenka Quillet et Jacques Monin dans une enquête intitulée ‘‘DSK Business’’ pour le compte de l’émission ‘‘Pièces à conviction’’, diffusée mercredi soir sur France3.

Les journalistes ont enquêté sur la responsabilité de l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) dans l’affaire Leyne Strauss-Kahn & Partners (LSK), le fonds d’investissement réservé aux puissants de ce monde qu’il a créé en octobre 2013 avec Thierry Leyne, un sulfureux financier aux pratiques douteuses, qui était surveillé de près par les autorités du Luxembourg où la société LSK, présidée par DSK, était installée, et opérait sans licence, qui lui a d’ailleurs été officiellement refusée.

Un suicide et une ardoise de 100 millions d’euros

Quand Thierry Leyne a été retrouvé mort, le 23 octobre 2014, en bas de la tour luxueuse de Tel-Aviv dans laquelle il possédait un appartement – il s’était défenestré -, on a découvert que LSK affichait 100 millions d’euros de dettes. Vingt jours auparavant, le 3 octobre 2014, LSK était condamné au Luxembourg à rembourser deux millions d’euros à La Bâloise Vie, filiale du groupe d’assurance Bâloise. Le 20 octobre, DSK démissionnait de son poste de président du conseil d’administration. Fin d’une vraie fausse success story… On apprendra par la suite que le groupe est impliqué dans le scandale des ‘‘Panama papers’’ et qu’il aurait ouvert 31 sociétés offshore pour le compte de ses clients. Des investisseurs ont porté plainte pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

DSK, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux, a beau affirmer n’avoir été au courant de rien et son avocat, Jean Veil, assurer que son client, à présent domicilié à Monaco, «n’a jamais exercé aucune fonction opérationnelle» dans cette société, la justice a de bonnes raisons de soupçonner qu’il ne pouvait ignorer les pratiques d’une société, aujourd’hui en liquidation, dont il détenait 20,23% et était légalement le président. D’ailleurs, en 2014, il annonçait lui-même un objectif «très ambitieux» pour LSK, celui d’atteindre une taille de «deux milliards de dollars d’ici un an», grâce aux capitaux des grandes fortunes privées et de fonds détenus par des pays émergents. Mieux (ou pis): la recherche de fonds devait alors être confiée à Vanessa Strauss-Kahn, la fille de l’ancien ministre socialiste.

L’art de faire tout à l’envers

L’affaire n’est qu’à ses débuts et c’est cet homme à la réputation douteuse qui va aller à la rencontre des investisseurs internationaux pour essayer de les convaincre d’investir en Tunisie! N’est-ce pas lui, en effet, qui a été chargé de promouvoir le plan de développement quinquennal tunisien 2016-2020, dans le cadre de l’appel d’offres remporté par le groupement constitué par la banque Arjil, le bureau d’ingénierie tunisien Comète et Jeune Afrique Event (pour la communication) ?

Un choix pour le moins hasardeux et malvenu, et qui ne va pas aider à rehausser l’image d’une Tunisie qui a du mal à attirer les investissements nécessaires à la relance de son économie… Décidément, on fait tout à l’envers, aujourd’hui, en Tunisie.

 

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