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Baccouche : « Le Traité de Marrakech n’est plus adapté à l’évolution du Maghreb »

Taieb-Baccouche

Le secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe (UMA) focalisera son action durant la prochaine étape sur la révision du contenu du Traité de Marrakech de 1989.

Selon le secrétaire général de l’organisation, Taieb Baccouche, qui parlait, vendredi, à Sousse, ce traité n’est plus adapté à l’évolution de la situation politique, économique et sociale des pays maghrébins.

Présidant l’ouverture d’un séminaire sur «la stratégie de complémentarité maghrébine», l’ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, a indiqué qu’il lancera une invitation pour une réunion des chefs de gouvernement des pays maghrébins qui n’a pas été convoquée depuis la création de l’UMA en février 1989, sachant que le dernier sommet des chefs d’Etat remonte à… 1994.

Le programme d’action du secrétariat général de l’UMA pour la prochaine étape s’articulera autour des études et des recherches à réaliser sur la réalité et les perspectives des 5 pays maghrébins (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) ainsi que sur la concrétisation des décisions et recommandations issues des réunions des différentes structures maghrébines.

Concernant l’inertie de l’UMA, M. Baccouche a annoncé qu’un projet est en cours de réalisation pour concevoir une stratégie de communication visant à faire connaître les activités de l’institution maghrébine.

Le directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), Hatem Ben Salem, qui intervenait dans le séminaire, a traité, de son côté, des défis politiques, économiques et sociaux auxquels fait face l’UMA, estimant qu’il n’est pas possible de relancer la structure maghrébine si certains pays fondateurs ont des problèmes pouvant menacer leur existence, par allusion à la Libye.

M. Ben Salem a, par ailleurs, proposé la tenue d’une réunion au niveau des chefs de gouvernement des pays de l’UMA en vertu de l’article 7 du Traité de Marrakech, qui prévoit la tenue d’une réunion au niveau des premiers ministres à défaut d’un sommet des chefs d’Etat.

L’économiste et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi a avancé des propositions aidant à la réalisation de la complémentarité économique maghrébine dont une coordination pour la lutte contre les effets des changements climatiques et l’avancée du Sahara, deux sujets fédérateurs s’il en est et dont dépend l’avenir de la région. Il s’agit, également, selon lui de présenter des appels d’offres conjoints au niveau maghrébin pour l’importation de marchandises afin de comprimer les coûts. Un besoin urgent se fait ressentir pour le lancement d’une ligne ferroviaire reliant l’ensemble des 5 pays membres de l’Union, ainsi que la création d’une compagnie aérienne commune.

La rencontre, qui dure 2 jours, est organisée à l’initiative de l’Association pour la liberté et la citoyenneté active, qui se propose, selon son porte-parole, Fraj Bouslama, de se focaliser sur l’avenir de la coopération maghrébine dans les domaines universitaire, économique et culturel face à l’inertie des canaux politiques et diplomatiques officiels.

I. B. (avec Tap).

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