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UGTT : «Le remaniement ministériel est une provocation pour les agents publics»

L’UGTT estime que le remaniement ministériel partiel est une provocation pour les agents publics et une menace sérieuse pour le secteur public.

Réuni en urgence, dimanche 26 février 2017, le bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a rendu public un communiqué où il exprime son mécontentement vis-à-vis du remaniement ministériel partiel effectué, hier, par le chef du gouvernement Youssef Chahed.

La centrale syndicale s’est sentie visée par ce remaniement, car, outre le fait que l’un des ministres limogés, Abid Briki, est un ancien dirigeant syndicaliste, le remplacement, dans l’équipe gouvernementale, d’une personnalité représentant l’organisation des travailleurs par une autre issue de l’Union tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’Artisanat (Utica), l’organisation patronale, a été très mal apprécié. Cette décision aura des conséquences graves, estiment les dirigeants de l’UGTT, qui y voient une provocation pour les agents publics et une menace sérieuse pour le secteur public.

La centrale syndicale craint une accélération du processus de privatisation des entreprises publiques, suite à l’accord établi, en avril 2016, entre le gouvernement tunisien et le Fond monétaire international (FMI). Tendance que souligne la nomination de Khalil Ghariani, homme d’affaires de son état, à la tête du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance, estime l’UGTT.

Dans son communiqué, le bureau exécutif de la centrale syndicale affirme qu’il n’a pas été consulté au sujet de ce remaniement, ce qui traduit «une volonté de faire échouer l’accord de Carthage et un abandon des principes et engagements que ce document a établis».

En insistant sur le caractère partiel de ce remaniement et sur l’absence d’une évaluation globale de l’action gouvernementale, le bureau exécutif de l’UGTT souligne son mécontentement vis-à-vis de la fin de non-recevoir opposée par le gouvernement à sa réclamation du limogeage du ministre de l’Education Neji Jalloul.

Le communiqué ajoute que le remaniement n’apporte pas de solution à l’incapacité et à l’impuissance montrées par certains ministères à régler les problèmes des citoyens et à améliorer leur situation.

L’UGTT considère, par ailleurs, que l’objectif de ce remaniement est de faire diversion pour «éviter de faire face à la crise dans le pays, camoufler les tiraillement politiques et détourner l’attention de l’opinion publique nationale des mesures antisociales et impopulaires prises par le gouvernement telle que la cession de parts de l’Etat dans les banques publiques, la privatisation de Tunisair et des services vitaux dans les secteurs de l’eau , de l’électricité, de la santé et de l’enseignement».

Le bureau exécutif de l’UGTT a, par ailleurs, invité toutes les parties, le gouvernement en particulier, à assumer leur responsabilité quant aux retombées des décisions unilatérales, dans une conjoncture marquée par le manque d’harmonie de l’équipe gouvernementale, une crise économique grave et une forte tension sociale.

La centrale syndicale a, en outre, invité les citoyens tunisiens et surtout les syndicalistes à se tenir toujours prêts pour défendre leur pays et leur organisation et à faire échouer tous les manœuvres qui poussent au conflit et au chaos.

Dans ce même contexte, Sami Tahri, porte-parole de l’UGTT, a indiqué qu’une rencontre se tiendra lundi entre le chef du gouvernement Youssef Chahed et le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, à la demande du premier, pour discuter des moyens d’empêcher que la «crise ne prenne une grave tournure».

Abderrazek Krimi

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