Syrine Selmi, 22, et Raed Abidi, 21 ans, lauréats du concours Elite Model Look Tunisie.
Etrangement, le savoir-faire tunisien en matière de mode a du mal à percer. Le mannequinat tunisien, également. Serait-ce une question de culture?
Par Marwan Chahla
A la différence des grosses usines du mannequinat mondial comme le Brésil, la Russie et la Hollande – c’est-à-dire des pays qui sont capables de lancer, saison après saison, les carrières des nombreuses «prochaines merveilles mondiales» du mannequinat – la Tunisie a encore beaucoup de retard à rattraper.
Afef Jnifen et après?
Bien sûr, il y a eu Afef Jnifen qui a brisé le plafond de verre durant les années ’80 et le début des années ’90, notamment en tant source d’inspiration de son ami et compatriote, le grand styliste et couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa. En outre, cet ancien mannequin et actuellement membre du jury de l’émission de télévision Project Runway Middle East, a travaillé pour de grandes griffes comme Giorgio Armani et Roberto Cavalli aux côtés de top models aussi renommés que Naomi Campbell.
Afef Jnifen a ouvert la voie du mannequinat pour les Tunisiennes.
Afef Jnifen a été remplacée, au début des années 2010 par Kenza Fourati et Hanaa Ben Abdesslem. Âgée de 26 ans, la dernière de ces stars des défilés de mode peut aujourd’hui tirer une grande fierté de sa brillante carrière qui a été notamment marquée par le fait d’avoir été l’égérie de grandes enseignes comme Lancôme, Chanel, Ralph Lauren, Oscar de la Renta et Jean Paul Gaultier. Mais, depuis, il n’y a pas eu plus de gloire de la part de la Tunisie.
Cela dit, Anis Montacer, l’organisateur de l’édition tunisienne du concours Elite Model Look, espère raviver l’espoir tunisien en unissant ses efforts avec le réseau international de l’Elite Model Management.
L’ambition d’Anis Montacer est fondée car le réseau mondial de repérage d’Elite a réussi à révéler au grand public des perles rares du mannequinat mondial et des top models les mieux rémunérées comme Gisele Bündchen ou la vedette inégalable des années ’90 Cindy Crawford.
Kenza Fourati a repris le flambeau.
Pour l’instant, la Tunisie demeure l’unique pays du monde arabe à organiser ce type d’événement annuel de dépistage de mannequins. «De nos jours, plusieurs jeunes filles souhaitent tenter leurs chances dans le domaine du mannequinat –de la même manière que cela s’est passé pour Kenza Fourati qui a remporté l’édition 2002 de l’Elite Model Look, entamé une carrière mondiale et a pu ainsi se produire et travailler à New York», répond Montacer, lorsqu’on l’interroge sur la perception tunisienne de la profession du mannequinat.
L’espoir est permis
Au sujet du marché tunisien, le détecteur de talents tunisiens en herbe indique qu’«un certain nombre de grandes enseignes nationales semblent s’intéresser de plus en plus sérieusement aux mannequins. La culture des agences de mannequins est encore sous-développée et les aspirants tunisiens au mannequinat continuent de batailler tous seuls. Mais l’espoir est permis car l’envie et la volonté forte existent tout de même…»
A l’affût de la «next big thing» (la prochaine révélation), Anis Montacer est assisté dans sa mission par Jennifer May Cope, qui est organisatrice de l’Elite Model Look France et membre de l’équipe Elite Model Look International.
«Avant l’épreuve nationale finale, je soumets mes impressions et mes suggestions, avec des photos et des vidéos pour appuyer mes opinions, à notre département de repérage international, au directeur de notre bureau hommes de Paris et notre président Vick Mihaci. J’ai toujours fait appel à leurs avis. L’Elite Model Management est un réseau d’agences international et les mannequins que nous engageons sont appelés à évoluer et à travailler sur la scène internationale. Ce n’est pas une mince affaire et je suis consciente de cette lourde responsabilité qui est la mienne», explique May Cope, qui est basée dans la capitale française.
Hana Ben Abdessalem, l’égérie de Lancôme.
Les deux gagnants de l’Elite Model Look Tunisie ont été Raed Abidi, 21 ans, et Syrine Selmi, 22 ans. Ces lauréats tunisiens concourront donc à la finale mondiale, plus tard cette année. «Les vainqueurs sont sélectionnés sur la base de plusieurs critères, tels que l’âge, la taille, la silhouette, les proportions corporelles, leur beauté naturelle et leurs qualités photogéniques. L’on prend également en considération ce qu’ils dégagent comme personnalité, énergie et détermination. Outre tout ce que je viens de mentionner, Raed a un sourire ravageur», explique Jennifer May Cope à propos du vainqueur de la catégorie homme, lors de la finale du concours tunisien, fin mai dernier. «Syrine, la gagnante de la catégorie femme, est élégante et elle se déplace avec beaucoup de grâce», ajoute l’organisatrice de l’Elite Model Look France.
Source: ‘‘Forbes’’.
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