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Justice : L’ex-sénateur Hlioui poursuivi pour blanchiment d’argent

Ali Hlioui, ex-sénateur RCD, comparaîtra demain lundi 31 juillet 2017, en état d’arrestation, devant le juge d’instruction pour affaire de blanchiment d’argent.

Par Hassen Mzoughi

Vendredi dernier, l’ex membre de la Chambre des conseillers au temps de Ben Ali était présenté au juge d’instruction pour une confrontation avec le représentant de la banque concernée par le dépôt d’un montant de 500 millions de dinars en devises probablement falsifiées qu’il avait fait.

Demain, le juge d’instruction devra décider de son emprisonnement ou sa mise en liberté conditionnelle en restant à la disposition de l’enquête.

Un cas d’espèce 

Mais qui est ce Ali Hlioui ?

Ancien chauffeur de l’ancien Pdg de la Banque du Sud, Ali Attia, à la fin des années 90, cet originaire de l’île de Kerkennah va devenir le grand magnat de la pisciculture en Tunisie. Et l’un des archi milliardaires du pays. Avec la bénédiction du clan des Trabelsi.

Il est «récupéré» par le clan mafieux qui lui permet de lancer trois grosses unités de congélation et de conditionnement de poissons à Bizerte en association avec un partenaire italien. Il lui accorde aussi une licence d’exploitation de la pêcherie du Lac nord de Tunis.

En fait, Ali Hlioui (surnommé «El-Mezaoudi») n’était qu’un homme de paille car cette concession est la propriété de Leila Trabelsi.

Il va toutefois quitter la concession au Lac de Tunis et son ancien «partenaire» italien, Alfonso Dapote, un exportateur d’anguille vivante, ouvre sa propre unité de conditionnement à La Goulette.

Les Bouchamaoui entrent en jeu

Ali Hlioui ne quitte pas le «circuit» puisqu’il déménage, après 2011, ses unités de congélation à Sfax mais il va tâter un autre créneau.

Il va préparer un projet d’une cimenterie géante à El-Guettar (Gafsa) avec des partenaires tunisiens, libyens, portugais et espagnols pour un coût de 300 millions de dollars (730 millions de dinars tunisiens environ); mais incapable d’en obtenir le financement, il a été dessaisi de l’agrément de ce projet au profit d’Al Majd Holding, l’un des trois groupes Bouchamaoui.

Al Majd Holding (des héritiers de feu Abdelmajid Bouchamaoui) a intégré le ciment à son activité en prenant, via sa société d’investissement en capital-risque Sicar Zarat, une participation dans le projet Ciment de la Méditerranée Gafsa (CMG), après que les promoteurs espagnols du projet se soient séparés d’Ali Hlioui.

Après cet «essai» raté, ce dernier disparaît de la circulation au lendemain de la révolution de 2011 et après trois ans il réapparaît et, dit-on, s’est approché d’Ennahdha, sans doute pour se couvrir, le parti islamiste étant devenu, entre-temps, un «blanchisseur politique» de premier ordre des anciens «azlems» (affidés) de Ben Ali. Les mauvaises langues vont même jusqu’à dire qu’il a contribué au financement de ce parti.

Il en a, en tout cas, profité pour faire un retour aux affaires, en transférant les équipements des unités de congélation et de conditionnement de poissons au port de Sfax, où il a relancé ses activités avec

C’est l’arrivée en Tunisie d’une somme colossale de fonds étrangers (l’équivalent de 500 MDT), déposée par le concerné dans une grande banque de la place, qui a déclenché l’affaire.

Le hic c’est que cet argent s’est révélé être de la fausse monnaie, d’où l’intervention des pouvoirs public et judiciaire.

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