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Retour sur les dysfonctionnements du pèlerinage

Selon le président de l’association Riâayet Dhouyouf Arrahmane, Adel Nasfi, les mêmes erreurs d’organisation se reproduisent chaque saison au pèlerinage.

«Cette année, le pèlerin tunisien a été humilié au camp de Mina. La situation a été catastrophique. Ce camp qui a une capacité d’accueil de 7.500 personne a été envahi par 10.300 pèlerins. Les conditions minimales d’hygiène n’existaient pas. Les pèlerins sont restés sous un soleil de plomb et plusieurs d’entre eux n’ont pas accédé aux toilettes pendant deux à trois jours», a-t-il déclaré, mercredi 7 septembre 2017, sur Mosaïque FM.

Selon Adel Nasfi, le nombre des accompagnateurs des pèlerins était insuffisant: «Il y avait 170 accompagnateurs pour hommes et 10 accompagnatrices pour femmes. Ceci prouve un dysfonctionnement dans l’organisation. Des pèlerins se sont perdus par manque d’accompagnateurs…»

Malgré l’augmentation du coût du pèlerinage, du essentiellement à la forte dévaluation du dinar, la monnaie tunisienne, «les pèlerins qui ont payé en devises n’ont bénéficié d’aucun avantage, malgré les promesses pour améliorer les prestations. Même les VIP ont dormi sous un pont et sur des cartons; pourtant ils ont payé 25.000 dinars par personne», déplore le président de l’association.

Il regrette aussi le fait que les autorités savaient d’avance que le camp à Mina avait une capacité d’accueil de 7.500 personnes et que 2.500 pèlerins n’y trouveront pas place.

«Le ministre des Affaires religieuses a admis qu’il faut revoir l’organisation du pèlerinage. Nous l’en félicitons, mais nous réclamons une enquête sérieuse car les mêmes erreurs se reproduisent chaque année. Le ministère ne peut pas faire une évaluation de l’organisation. Les pèlerins peuvent le faire, pas le ministère», a ajouté M. Nasfi.

L’association Riâayet Dhouyouf Arrahmane a demandé aux pèlerins de documenter les problèmes rencontrés.

«Les pèlerins peuvent porter plainte auprès des autorités saoudiennes et l’association a lancé une procédure en Tunisie», a-t-il conclu.

Cette association avait déjà mis le holà, début août, en stigmatisant la Société des services nationaux et des résidences, tenue pour responsable des «abus» à l’encontre des pèlerins.

L’association, qui avait appelé en juillet le ministère des Affaires religieuses à réviser le prix jugé excessif du hajj 2017 (9.510 dinars), a relevé des «anomalies» en ce qui concerne notamment l’hébergement des pèlerins (hôtels 3, 4, 5 étoiles tarifés au même prix), les distances dépassant les 1000m entre les résidences et les lieux de pèlerinage, l’absence de «transparence» de la part de la Société des services nationaux et des résidences (SNR) à propos du quota des pèlerins…

Les difficultés relevées chaque année pose de nouveau la question de la réorganisation et de l’assainissement du pèlerinage. La Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) appelle l’Etat à abandonner tout rôle commercial et à se contenter du rôle de contrôleur.

Après la réussite de la libéralisation de la ômra (petit pèlerinage) qui a permis aux Tunisiens de bénéficier de meilleures conditions de voyage et d’hébergement à des prix attractifs, la FTAV revendique la libéralisation progressive du pèlerinage quitte à exiger des agences une taxe à payer à l’Etat pour chaque pèlerin.

Hassen Mzoughi

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