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De Bab El Oued à Bab Jedid, le Club Africain toujours là

L’opportuniste Saber Khalifa a signé le 2e but de la victoire du Club Africain.

Le Club Africain a prouvé, encore une fois, que quelle que soit la conjoncture difficile qu’il puisse traverser, il finira toujours par relever la tête.

Par Dr Mounir Hanablia *

Le Club Africain (CA) a remporté, dimanche soir, 24 septembre 2017, à Radès, une victoire vraiment importante contre le Mouloudia Club d’Alger (MCA), lors du match retour des quart de finales de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), et on ne peut que l’en féliciter après les multiples péripéties et les résultats sportifs plutôt médiocres que depuis l’arrivée de l’entraîneur Marco Simone, il n’a cessé d’aligner. Un entraîneur qui est rapidement d’ailleurs devenu la tête de turc du public, et dont l’éviction est devenue l’un des objectifs des pourfendeurs du président du club, Slim Riahi, afin de l’affaiblir et obtenir son départ.

Deux occasions, deux buts, et rideau

Est-ce que l’arrivée de Simone a été aussi négative pour le club tunisois? Il est trop tôt pour le dire, mais on peut dire que dimanche soir, contre le club phare de la capitale algérienne, l’équipe, à défaut d’un jeu brillant, a joué à l’Italienne en usant de ses moyens, faisant preuve de réalisme et d’abnégation pour se qualifier, face à un adversaire qui, quoique doté d’un fond de jeu supérieur, est apparu plutôt dénué d’expérience.

Comme souvent au cours de ce genre de compétitions, le penalty sifflé en faveur de l’équipe de Bab Jedid est apparu plutôt contestable, mais il a été transformé. Le second but a été obtenu sur un contre typique, Saber Khalifa a eu le mérite de devancer le gardien adverse qui avait fait le pari inconsidéré de quitter sa cage pour tenter d’intercepter le ballon avant l’attaquant clubiste.

Ph. Club africain.

Deux occasions, deux buts, et rideau. Le Mouloudia a attaqué, il a eu quelques occasions dans les dernières minutes qui auraient pu changer la donne. C’était compter sans l’une des dernières cartes maîtresses de l’équipe clubiste, la perte du temps.

D’abord, il y a eu ce joueur algérien attaqué, c’est le terme, en dehors du terrain, par trois remplaçants clubistes qui étaient en train de s’échauffer près de la ligne de touche, parce qu’ils avaient estimé qu’il avait bousculé volontairement l’un de leurs camarades. On alors frôlé la bagarre générale, en particulier après l’intervention du gardien clubiste, un véritable provocateur professionnel, mais heureusement, les joueurs algériens ont réussi à garder leur calme et la partie a pu continuer.

Puis il y a eu un ballon délibérément lâché dans le terrain au moment où l’équipe algérienne assiégeait le camp clubiste pour réduire le score. Là encore, on ne sait pas qui en a été l’auteur, mais cela a eu pour effet de perturber les Algériens et de briser une action de jeu à un moment crucial de la partie.

Après cela, le gardien clubiste, encore lui, s’est allongé sur le terrain, en prétendant souffrir de crampes, chose tout à fait inhabituelle pour les portiers, et a même réagi assez vivement face aux joueurs adverses, excédés, qui tentaient de le relever de force. Mais on n’en avait pas encore fini, avec lui; une minute, après une interception réussie sur une action dangereuse face à un joueur adverse lancé à vive allure, suivie d’un choc, le gardien clubiste s’effondrait de nouveau pendant plusieurs dizaines de précieuses secondes.

Le remarquable esprit des joueurs algériens

En fin de compte, les Algériens ne purent même pas disputer les quatre minutes d’arrêt de jeu qui restaient, et l’arbitre n’eut pas le courage de le leur accorder en prolongeant la partie autant que nécessaire. Une manière peu glorieuse de terminer la partie et de tenir un résultat pour le club de Bab Jedid.

Ph. Club africain.

On ne peut que féliciter les joueurs algériens d’avoir fait preuve d’un remarquable esprit en s’efforçant de toujours maintenir les débats sur un plan purement sportif, contrairement à leurs adversaires.

Chapeau au Mouloudia. Avec plus d’expérience, le Club de Bab El Oued sera certainement, s’il continue sur cette voie, celle du jeu technique et de l’esprit sportif, l’une des toutes meilleures équipes d’Afrique au cours des prochaines années.

Quant au Club Africain, cette victoire aura d’abord pour mérite de calmer les supporters, et de laisser respirer un peu l’entraîneur et le président. Un sursis certes de courte durée pour corriger toutes les insuffisances, puisque le club «rouge et blanc» joue en Afrique du Sud, vendredi prochain, mais néanmoins précieux. Une partie difficile, mais désormais l’équipe sera en confiance, et on peut parier qu’elle tablera une nouvelle fois sur sa volonté et son courage.

Par ailleurs, le nombre impressionnant de supporters qui ont fait le déplacement à Radès prouve que sa popularité est toujours intacte et que quelle que soit la conjoncture difficile qu’il puisse traverser, le club finira toujours par relever la tête pour occuper la place digne de son glorieux passé, à l’échelle nationale et même continentale. Pour peu qu’on y garde le minimum de sérénité pour laisser le staff technique et les joueurs travailler et progresser.

* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.

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