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Pour mieux orienter les subventions vers les ménages pauvres

Le système des subventions, qui grève lourdement le budget de l’Etat, doit être révisé d’urgence pour mieux cibler les populations bénéficiaires.

Selon l’économiste statisticien Hassen Zargouni, les ménages pauvres représentent près de 15,5% de la population tunisienne (alors que le taux de pauvreté extrême représente en Tunisie 4,6%, contre 9,6% dans le monde). Cela donnerait donc près de 420.000 ménages et 1,7 millions de citoyens, qui ne percevraient, au final, que 12% de l’enveloppe totale des subventions de l’Etat via la fameuse caisse de compensation, fait aussi observer le patron de Sigma Conseil.

Tout en admettant que ce système de subvention des matières dites de première nécessité «joue un rôle indéniable comme filet de protection sociale pour la population pauvre pour laquelle les subventions représentent 20,6% de la valeur totale de leur consommation alimentaire, contre 10,3% pour la population la plus aisée», Hassen Zargouni estime que «le système des subventions alimentaires n’est pas efficace en Tunisie.»

Aussi recommande-t-il d’ajuster le système des transferts sociaux (directs ou indirects via la caisse de compensation) en prenant en considération la complexité du mécanisme de la subvention et de son inefficacité observée (mauvais ciblage de la population pauvre), mais également du rôle indéniable que jouent les subventions dans l’amélioration du pouvoir d’achat des plus démunies, la finalité étant l’éradication de la pauvreté.

Parmi les solutions préconisées pour mieux orienter les subventions vers ceux qui en ont réellement le plus besoin, le patron de Sigma Conseil cite le zoning des produits compensés, c’est-à-dire la définition de zones ou de quartiers non éligibles à cette aide de l’Etat, ou encore la distribution de bons d’achat, qui présentent selon lui, un double désavantage d’être mal acceptés par les populations ciblées et de risquer d’être détournés.

Conclusion de l’expert : «L’arbitrage doit être guidé par la contrainte de bien viser les populations précaires et de la nécessité d’y aller progressivement sans grands heurts.»

I. B.

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