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La duplicité d’Ennahdha : Chassez le naturel, il revient au galop


Les dirigeants d’Ennahdha ont beau essayer de redorer leur image, en vain. Ils continuent à dire  une chose et son contraire. Selon la circonstance et l’objectif recherché… Difficile de leur faire confiance.

Le vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), et vice-président du parti islamiste Ennahdha, Abdelefettah Mourou, en a récemment fourni la preuve, lorsqu’il s’est permis de donner des cours de religion à l’Assemblée.

Avouez que ce mélange, s’il est conforme à l’idéologie islamiste, n’honore pas un parti qui, lors de son 10e congrès, en mai 2016, a crié haut et fort qu’il sépare désormais prosélytisme religieux et activité politique. Il n’en est donc rien…

Le  2 avril dernier, des députés ont demandé à leurs collègues de lire la Fatiha, premier verset du Coran,  à la mémoire du militant de gauche Salah Zeghidi, qui était réputé pour ses positions laïcs et hostiles à l’islamisme politique.  Les députés se sont levés pour se recueillir sur la mémoire du grand homme, mais cela a excédé Mourou. Furieux, il a expliqué aux élus, qu’il ne faut jamais se lever pour lire la Fatiha à la mémoire d’un mort. Il a même piqué une colère lorsque ses collègues se sont permis de le contredire et de dire que cette fatwa est absurde et que, de toute façon, il n’est pas, lui, le dépositaire suprême de la parole d’Allah et de la vérité religieuse.

«Je suis à même de donner des cours sur l’islam et je sais ce que je dis, ce n’est pas à vous de m’expliquer » leur a-t-il lancé avec une morgue pour le moins grossière.

Non seulement le dirigeant nahdhaoui a cru bon transformer l’hémicycle en lieu de prêche religieux, faisant fi du principe de la séparation de la religion et la politique inscrit dans la constitution, l’Assemblée tant chargée de promulguer des lois et non d’émettre des fatwas, mais en plus, le soi-disant cheikh a dit des bêtises.

En effet, il a été épinglé par les internautes qui ont publié une ancienne vidéo où les députés ont lu la Fatiha à la mémoire d’une militante nationaliste algérienne. Tout le monde était debout et Mourou le premier !

Cette banale séquence, dont la signification est loin de l’être, montre encore une fois que les Nahdahouis restent de fieffés menteurs, adeptes de la duplicité et du double langage. C’est ainsi qu’on les a connus depuis des décennies et naïfs ceux qui croient qu’ils sont capables de changer.

Y. N.

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