Le secrétaire d’Etat Hatem Ferjani (Nidaa Tounes), à droite, applaudit chaleureusement. Il a son excuse: il ne connaît pas Ibn Arabi.
Le récent changement de la nomenclature de la Rue Ibn Arabi par la rue de Serbie, à Tunis, interpelle par son inopportunité mais surtout par sa portée idéologique et politique.
Selon Dr Ahmed Bouazzi, membre du Conseil municipal de Tunis, qui rejette ce changement, cette substitution est «une décision unilatérale prise par la maire islamiste Souad Abderrahim», rapporte aujourd’hui jeudi 14 mars, ‘‘Akherkhabar online’’.
Pourquoi Souad Abderrahim (élue sur une liste Ennahdha) a-t-elle supprimé la plaque portant le nom d’Ibn Arabi, ce grand philosophe musulman du 12e siècle ?
Abu Abdallah Mohamed Ibn Ali Ibn Mohamed Ibn Arabi, né le 26 juillet 1165, à Murcie, et mort le 16 novembre 1240 à Damas, et surnommé «Ach-Cheikh Al-Akbar» (le plus grand maître) ou encore «Ibn Aflatun» (le fils de Platon), est un juriste théologien, juriste, poète, soufi, métaphysicien et philosophe andalou, auteur de plus de 800 ouvrages. Il est considéré comme le pivot de la pensée métaphysique de l’islam, le plus grand penseur de la doctrine ésotérique de l’unicité de l’être («wahdat al-wujud»), qui lui a valu plusieurs ennemis de son temps et jusqu’à aujourd’hui, dont les wahhabites bien entendu, car Ibn Arabi, au-delà de la charia (religion littérale), appelle à la voie spirituelle et exotérique permettant la vérité mystique.
Evidemment, sa pensée ne plait pas aux islamistes bornés, y compris Souad Abderrahim qui ne s’éloigne pas beaucoup des… wahhabites !
H. M.
Souad Abderrahim décrète : Les enseignes à Tunis désormais en arabe
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