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Souad Abderrahim décrète : Les enseignes à Tunis désormais en arabe

Ahmed Bouazzi/Souad Abderrahim.

Les propriétaires des commerces de Tunis sont désormais dans l’obligation de transcrire leurs enseignes en arabe, pour «renforcer l’identité arabe chez les Tunisiens et se débarrasser d’une survivance du colonialisme», dit-on du côté de la municipalité de Tunis. Décision électoraliste et, surtout, coûteuse.

Selon Ahmed Bouazzi, membre du conseil municipal (Courant démocratique), les commerçants qui ne se plieront pas à cette décision, votée par le conseil municipal de Tunis, se verront infliger des sanctions financières.

M. Bouazzi, qui parle d’une décision historique, dont il est l’initiateur, remercie la maire de Tunis, Souad Abderrahim (Ennahdha), qui a soutenu sa position, et rappelle, au cas où on l’aurait oublié, que la Tunisie n’est plus colonisée : «Nos pères et nos grands-parents ont combattu le colonialisme, chassé ses soldats et ses colons et mis en place un système de gouvernement national», a-t-il notamment écrit.

Les commerçants pourront encore transcrire leurs enseignes en caractère latins, mais en petites lettres, explique-t-il, en estimant que cette décision rend hommage à nos ancêtres : «La France s’est attachée à afficher sa langue en Tunisie, pour garantir plus de contrôle économique, culturel, intellectuel et politique… La colonisation des esprits est moins coûteuse et plus efficace que le colonialisme direct», a-t-il encore commenté…

Que dire de cette décision sinon qu’elle est à la fois inutile et coûteuse pour les commerçants qui s’y opposeront sans doute fermement ? Et pour cause.

Et que pense le gouvernement d’une telle décision, qui ne relève pas des seules prérogatives d’un conseil municipal fut-il présidé par une islamiste non voilée, mais engage la nation tout entière ?

Mme Abderrahim et M. Bouazzi n’auraient-ils été plus inspirés d’apporter des solutions aux vrais problèmes de la ville de Tunis, comme les saletés partout, le manque de parkings, les habitats insalubres et menaçant de s’écrouler, les vendeurs ambulants encombrant les trottoirs et exposant leurs babioles de contrebande au milieu de la chaussée, etc.

Il est plus facile de déplacer le débat sur le thème de l’identité, et dans cet exercice-là, Ennahdha sait faire.

Y. N.

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