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Nizar Chaari se lance dans la politique, doit-on le prendre au sérieux ?

Producteur et animateur radio et télévisé, Nizar Chaari (41 ans) se lance officiellement dans la politique avec le mouvement Carthage Al-Jadida, en visant les élections législatives de 2019.

Par Yüsra Nemlaghi

Nizar Chaari, qui a lancé, au cours des deux dernières années, plusieurs clubs de jeunes dans les universités (on parle de 146 avec des centaines d’adhérents), compte constituer des listes électorales formées de jeunes âgés de 23 à 45 ans, selon un communiqué qu’il a publié hier soir, jeudi 21 mars 2019.

Depuis deux ans, ce producteur, DG du magazine people « Tunivisions », parcourt les villes de Tunisie, du nord au sud, où il organise différentes manifestations culturelles et artistiques et diverses autres animations, toujours entourés de jeunes. Avec sa barbe bien taillé, il a l’air d’un grand frère qu’on respecte et dont on attend quelque récompense. Lui, du haut de ses 41 ans, BCBG, joue bien le jeu et se prend au sérieux.

Depuis décembre dernier, il affirme avoir visité les 24 gouvernorats que compte le pays, tantôt pour présenter son livre « Tounes Fi 3inaya » (La Tunisie dans mes yeux), écrit en dialecte tunisien, tantôt pour animer les événements organisés par Tunivision Club, avec la participation de la société civile. Il profite, à chaque fois, de son déplacement dans les régions, pour s’intéresser à ce qui tracasse les jeunes et écouter leurs propositions dans le but de construire une «nouvelle Tunisie». Pas moins !

Bien qu’il ait nié plusieurs fois sa volonté de faire de la politique, Nizar Chaari semble avoir finalement cédé à la tentation. A moins qu’il ne cache son jeu. Avec son activisme frisant l’agitation, l’affichage d’un patriotisme rassembleur et ratissant large, sa manière d’exalter la jeunesse, on le voyait venir. La répulsion qu’inspire la scène politique actuelle aux jeunes et aux moins jeunes lui a ouvert une brèche, où il n’a pas tardé de s’y engouffrer. Et si c’était à faire ? Pourquoi pas lui ? Tout compte fait, il ne manque pas d’atouts et possède les moyens (entre autres financiers) de ses ambitions.

Nizar Chaari, dit que des hommes d’affaires et des jeunes activistes ont fait part de leur soutien à son initiative dont on ne connait pas encore la limite. Il parle de listes électorales pour législatives, certes, mais rien ne l’empêchera de penser, le jour J, aux présidentielles. Car M. Chaari a de l’ambition à revendre, et il ne doute de rien, en tout cas pas de lui-même, tant il a une haute idée de sa personne.

Si le patron de Tunivisions n’est pas encore pris au sérieux, on commettrait une grave erreur de négliger ses chances de créer la surprise. Non parce que le jeune homme est une personnalité de haut vol, ni un fin politicien, et encore moins un leader d’exception – il en faudrait plus que le bagou et l’ambition – mais parce que les Tunisiens veulent voir de nouvelles têtes, et surtout avec moins de cheveux blanc…

Cela, M. Chaari l’a compris, et cherche à en tirer profit, mais n’est pas Macron qui veut…

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