Quelques heures après l’annonce de la décision du pôle judiciaire financier de geler les avoirs de Sami Fehri et de son épouse et de leur interdire de voyager, hier, 29 octobre 2019, la chaîne de télévision privée, El Hiwar Ettounsi, dont il est le propriétaire, a promis, via une bande-annonce, de révéler des informations inédites sur les relations financières du mouvement islamiste, Ennahdha, ainsi que le rôle qui y est joué par son chef, Rached Ghannouchi et sa famille.
El Hiwar Ettounsi va donc diffuser une série d’épisodes d’une émission qui traitera des affaires douteuses auxquelles le parti ayant gagné les dernières législatives serait impliqué. Une émission qui sera présentée par Sami Fehri lui-même.
«Démantèlement de l’énigme du financement d’Ennahda et du rôle central joué par la famille Ghannouchi. Est-ce que toutes les opérations se déroulaient dans le cadre de la loi et de la transparence ? Étaient-elles dépourvues de scandales éthiques et légaux ? Comment la famille Ghannouchi contrôle les décisions d’Ennahdha ? La question démocratique au sein d’Ennahdha», tels seront les principaux thèmes de cette nouvelle émission, selon ladite bande-annonce.
Le premier épisode est, par ailleurs, baptisé «Les dépassements de Rafik [Abdessalem] Bouchleka [dirigeant qu sein d’Ennahdha, gendre de Rached Ghannouchi et ministre des Affaires étrangères entre 2011 et 2013] ou lorsque le ministre des Affaires étrangères finance des soirées arrosées et des caftans».
En réaction à cette annonce, le dirigeant du parti islamiste, Samir Dilou, a déclaré, aujourd’hui, sur les ondes de Jawhara FM, que Sami Fehri «croit qu’il est la cible du parti, comme le pensait l’homme d’affaires et ancien candidat du parti Qalb Tounes à la présidentielle, Nabil Karoui».
«Il a déclaré la guerre au mouvement Ennahdha sur les plateaux d’El Hiwar Ettounsi durant la campagne électorale présidentielle et législative. Je ne sais pas ce qu’il essaie de prouver», a-t-il ajouté.
Rappelons que le patron d’El Hiwar Ettounsi est lui-même soupçonné de corruption financière, puisqu’il est poursuivi, depuis 2011, dans une affaire de détournement de fonds publics, qui concerne Cactus Prod (une société de production médiatique qu’il a fondée, avant la révolution, avec Belhassen Trabelsi, beau frère de l’ancien président de la république, Zine El Abidine Ben Ali), suite à une plainte déposée à son encontre par l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT). Ceci explique-t-il cela ?
C. B. Y.
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