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Abdellatif Mekki souhaite un gouvernement révolutionnaire présidé par un Nahdhaoui !

Présent ce matin, 11 novembre 2019, sur les ondes de la radio Express FM, le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Abdellatif Mekki, s’est montré optimiste quant à la capacité de son parti de réunir les 109 voix, correspondant à la majorité parlementaire, nécessaires à la constitution d’un gouvernement présidé par un Nahdhaoui.

Par Cherif Ben Younès

La seule question qui se pose, selon l’ancien ministre de la Santé publique (2012 – 2013), est de savoir si ces voix proviendront de partis «croyant à la révolution et à la nécessité du changement, comme Attayar, Echaâb et la coalition Al Karama», auquel cas, le gouvernement «ira dans une direction unifiée». Ou si ces voix émaneront d’autres groupes «ayant des positions contradictoires [entre eux]», «ce qui porterait, au bout du compte, préjudice au gouvernement.»

Ennahdha bombardé un parti «révolutionnaire»

M. Mekki considère donc, implicitement, Ennahdha comme un parti «révolutionnaire» et le met dans le même panier que ceux qui sont perçus, d’après ses dires, comme tels…

Ainsi, après s’être allié, il y a 5 ans, avec Nidaa Tounes, le parti dont la principale composante est issue de l’ancien régime, et après l’avoir soutenu dans la promulgation de lois controversées et largement contestées étant notamment jugées anti-révolutionnaires, à l’instar de celle de la réconciliation administrative, Ennahdha refait donc aujourd’hui partie, par un coup de baguette magique, des «partis de la révolution»… aussi insensée cette expression soit-elle, puisque tout le monde sait que la révolution tunisienne de 2011 était purement citoyenne.

Cette classification erronée et hypocrite, est, en plus, la seule qui a de l’importance, en vue de gouverner, aux yeux d’Abdellatif Mekki ! En effet, ce dernier n’a pas dit un seul mot sur les divergences idéologiques entre les partis qu’il a cités en tant que révolutionnaires, à l’instar d’Attayar et Al Karama, et qui pourraient rendre l’atteinte de l’objectif qu’il a annoncé, à savoir «aller dans une direction unifiée», quasiment impossible, d’autant que ces deux partis, arrivés 3e et 4e aux dernières législatives, n’ont montré aucune hâte à s’allier à Ennahdha pour constituer le prochain gouvernement. Au contraire, ils s’en méfient et estiment qu’il est responsable de l’échec des gouvernement successifs auxquels il a appartenu depuis 2012 et qu’il n’a montré aucun intérêt à la lutte contre la corruption.

Rached Ghannouchi ne fait plus l’unanimité parmi ses «frères»

Le médecin a, par ailleurs, estimé qu’il est important que le chef du gouvernement soit «politisé», car «les profils technocrates présentent des packages de solutions toutes prêtes, sans tenir compte, forcément, de l’aspect social et politique de certains dossiers qui nécessitent des négociations avec les principaux acteurs de la scène nationale», indiquant que le Conseil de la Choura (le bureau politique d’Ennahdha, ndlr) prendra sa décision finale par rapport à cette question, ce mercredi, 13 novembre.

En ce qui concerne l’élection de Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste, en tant que candidat du parti pour la présidence du parlement, par ce conseil, Abdellatif Mekki a souligné qu’il n’y avait pas d’unanimité autour lui : «Il a récolté près de 74 voix, alors que 18 étaient contre sa nomination, et je ne me rappelle plus du nombre des non-votants et de ceux qui se sont abstenus»

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