Une délégation tunisienne composée de plus de 30 personnes dont des anciens ministres, gouverneurs, maires, représentants d’institutions publiques, aménageurs, entrepreneurs et représentants de la société civile, a participé à la troisième session du forum «Méditerranée du Futur», qui s’est tenu les 25 et 26 novembre 2019 au Palais du Pharo à Marseille.
Ce forum, réunissant des investisseurs et porteurs de projets des deux rives, s’est déroulé en présence de plus de 1000 participants parmi les membres des conseils régionaux et municipaux, des militants de la société civile, des entrepreneurs, des universitaires et des représentants d’organisations régionales.
Côté tunisien, étaient présents, le consul général de Marseille, les gouverneurs de Tunis, Bizerte et Gabès, le secrétaire général du gouvernorat de Kasserine, les maires de Bizerte et Gabès, les DG de la Caisse des dépôts et consignations, de l’Agence tunisienne d’Internet, de la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT), en plus de représentants de la société civile actifs dans le domaine des technologies de la communication, en particulier l’Association Tunisian Smart Cities, et des jeunes porteurs de projets innovants financés par la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).
Huit projets sur une plateforme de financement méditerranéenne
Huit projets de grande envergure, innovants et structurants pour l’économie tunisienne ont été présentés par la délégation tunisienne lors de l’Acte III du colloque la «Méditerranée du Futur», en l’occurrence :
- Projet de Port Numérique : African Digital Hub, première pierre de «Bizerte Digital Port». Il s’agit d’un nouveau technopole comprenant un data center à Bizerte hyper sécurisé et alimenté par des énergies renouvelables connecté à un autre data center de la région sud de la France. Ce projet a été présenté en plénière en présence de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, et Renaud Muselier, président de la Région Sud (Paca), et Naceur Kamel, président de l’Union pour la Méditerranée.
- Tunis Aéroport City : ce projet consiste à transférer l’aéroport actuel et créer un nouvel Aéroport City comme le Premier Smart Aéroport en Afrique destiné à desservir la capitale. La nouvelle plateforme aéroportuaire devra être une solution pour désengorger le trafic aérien et optimiser la gestion du flux de voyageurs qui arrivent en Tunisie chaque année.
- Gabès Oasis Intelligente : projet introduisant une vision de la ville de Gabès, l’une des villes les plus polluées au niveau national, à l’horizon 2050. L’idée du projet est de faire émerger un éco-quartier indépendant composé d’équipements publics divers, de services culturels et de loisirs, d’espaces verts et de résidences. Ce projet vise essentiellement à lier la délégation Gabès Nord à la délégation Gabès Sud, d’une part, et l’oasis à la mer, d’autre part, à agresser la ville par l’oasis et à réduire la pression urbaine sur l’oasis et la rediriger vers le centre-ville de Gabès.
- Incubateur euro-méditerranéen : formation en métiers de drones.
- Projet Energétique (Eolmed) : les premières fermes éoliennes flottantes de la Méditerranée.
- Hydrogène vert : production et stockage.
- Projet Start Up / Innovation / Formation : L’université des deux rives.
- Smart Cities des deux rives : Projet multilatéral de coopération inter-villes en Méditerranée (Gabès-Tunis-Bizerte-Nice-Alexandrie-Marseille-Oran).
Lors de son intervention axée sur l’importance de la Smart City en Tunisie et en Afrique, Borhene Dhaouadi, président de l’Association Tunisian Smart Cities, a précisé : «À travers ce catalogue de projets, qui vont nous permettre d’implémenter à partir de l’année prochaine des vrais projets smart, nous entendons négocier avec le nouveau gouvernement la notion de zone franche urbaine dont les avantages ne se limitent pas aux exonérations fiscales, mais également des exonérations des cotisations sociales».
Un premier coffre-fort hyper-sécurisé destiné au monde
Revenant sur le projet de connexion physique entre les deux rives de la Méditerranée à travers un câble Bizerte-Marseille, Borhene Dhaouadi a mis en exergue l’importance de la souveraineté numérique pour les pays du sud de la Méditerranée, soulignant ainsi la nécessité de tirer profit de la position géographique et géo-numérique de la Tunisie et de Bizerte, au centre du monde et au centre de la méditerranée, pour créer un hub numérique mondial.
«On a deux offres numériques principales dont un nouveau coffre-fort numérique hyper sécurisé à partir duquel on récupère l’ancienne base numérique française et à travers lequel on devra s’adresser au monde», explique-t-il. «Un autre volet qui est super innovant est l’intégration dans la rectification du plan d’aménagement de la ville de Bizerte de l’installation des ouvrages numériques avec une zone internationale d’atterrage de câbles».
Il a poursuivi : «Ce projet est porté à la base par la société civile, encouragé et repris par le gouvernement et appuyé par l’écosystème digital. Aujourd’hui, nous travaillons, ministères, collectivités locales et société civile, main dans la main, pour implémenter cette vision futuriste, subvenir aux besoins de la population et faciliter leur vie de tous les jours».
Permettre aux jeunes de rêver leur territoire
Borhene Dhaouadi a également souligné l’importance de la notion smart city pour attirer les travailleurs compétents et limiter leur exode vers la rive nord, précisant que l’écosystème smart city national devra permettre la mise en place de terrains de jeu pour les jeunes startuppeurs pour qu’ils puissent travailler chez eux et rêver leur territoire. Chaque ville devra identifier un terrain vacant pour créer ce qu’on appelle les périmètres smart city qui vont bénéficier du statut de zone franche urbaine avec des impositions réduites pendant 5 ou 10 ans.
Source : communiqué.
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