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Le poème du dimanche: ‘‘Ode’’ de Mihai Eminescu

Poète national de la Roumanie, Mihai Eminescu, de son vrai nom Mihai Eminovici, est né le 15 janvier 1850 à Botoșani et décédé le 15 juin 1889 à Bucarest.

De 1858 à 1866 Mihai Eminescu va à l’école primaire de Cernăuți. Il fréquente ensuite le Lycée Impérial et Royal de Czernowitz. Sa vocation d’écrivain ne tarde pas à se révéler. Le 25 février 1866, à 16 ans, son poème ‘‘Si j’avais’’ est publié à Budapest dans le magazine littéraire «Familia». C’est le commencement d’une série continue de poèmes publiés sous le nom de plume de Mihai Eminescu En 1867, il rejoint à 17 ans la troupe de Iorgu Caragiale comme secrétaire et souffleur; l’année suivante, il entre dans la troupe de Mihai Pascaly. Il s’installe bientôt à Bucarest, où il est nommé secrétaire et copiste pour le Théâtre national de Bucarest. Durant cette période, il continue d’écrire et de publier des poèmes. Il commence aussi à cette époque son roman ‘‘Génie désert’’, publié de manière posthume en 1904, sous forme inachevée.

En 1869, il est le cofondateur du cercle littéraire Orient. Sur les instances de son frère Iorgu, il renoue avec sa famille conformiste qui refusait de comprendre sa vocation littéraire et poétique.

D’octobre 1869 à 1872, il étudie à Vienne. Il émerge comme «auditeur extraordinaire» à la Faculté de Philosophie et de Droit. Actif dans sa vie étudiante, il vient à connaître Vienne et devient contributeur à Convorbiri literare (Conversations littéraires), édité par Junimea. Les chefs de file de cette organisation culturelle, exerceront leur influence politique et culturelle sur Eminescu pour le restant de sa vie. Impressionné par l’un des poèmes d’Eminescu, ‘‘Vénus et Madone’’, Iacob Negruzzi, l’éditeur des Convorbiri literare, voyage jusqu’à Vienne pour le rencontrer.

Le poète souffre pendant ses dernières années de psychose maniaco-dépressive. En 1883, en Roumanie, sa maladie est identifiée : il a la syphilis. Un autre diagnostic, fait à Vienne la même année, mentionne sa dépression mais pas la syphilis. En 1884, il retourne en Roumanie, et paraît globalement en bonne santé. À partir de 1886, il reçoit quelques piqûres de mercure jusqu’à sa mort à l’âge de 39 ans

Son poème ‘‘Ode -en mètre antique-’’, reproduit ci-dessous est traduit du roumain par Elisabeta Isanos.

Moi, la mort, jamais ne croyais l’apprendre;
Jeune toujours, d’une pèlerine me couvrant,
Mes yeux rêveurs se levaient vers l’astre
Des solitudes.

Lorsque tu parais brusquement devant moi,
Toi, souffrance, si douloureuse et douce…
Jusqu’au fond j’ai bu le bien d’une mort
Impitoyable.

Tel Nessus, je brûle vivant, tortures
Toutes pareilles aux toiles vénéneuses d’Hercule ;
Ni les vagues, ma flamme, ne pourraient l’éteindre,
De l’entière mer.

Par mon propre rêve, dévoré, je pleure,
Et mon propre feu me consomme, bûcher…
Clair, je peux en ressusciter encore,
Comme le Phénix?

De ma voie, les yeux qui me troublent, périssent
Et revient dans l’âme, indifférence ;
Pour pouvoir mourir calmement, redonne –
Moi, à moi-même!

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