Depuis quelques années déjà, la Tunisie s’est accommodée de la malheureuse fuite de ses cerveaux. Si, pour l’instant, cette expatriation peut opérer comme une solution palliative au chômage élevé de nos jeunes diplômés, sur les moyen et longs termes, elle pourrait devenir une regrettable hémorragie que rien ne rattraperait…
Hier, lundi 2 mars 2020, lors d’une session de questions-réponses à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), l’expert auprès de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) Moez Gharbi a déclaré qu’environ 100.000 compétences tunisiennes, attirées par des perspectives plus prometteuses que ce que la Tunisie leur offre, ont choisi de faire leur vie ailleurs. Cet exode, dont le rythme n’a jamais cessé d’augmenter depuis la chute du régime de Ben Ali, en 2011, concerne notamment les professions des médecins et d’ingénieurs.
Face à cette situation alarmante à laquelle le pays est confronté, l’expert de l’ITES admet qu’il n’existe pas, dans l’immédiat, de possibilité d’endiguer cette fuite des cerveaux tunisiens.
«Peut-être, s’interroge Moez Gharbi, faudra-t-il trouver le biais par lequel ces Tunisiens intelligents fassent, de là où ils se trouvent, leur contribution au développement de notre pays, en ces moments difficiles ?»
Et là, ce serait un juste retour des choses, car ces jeunes, qui doivent leur niveau d’instruction et leur formation experte à l’école de la République tunisienne –c’est-à-dire à l’argent du contribuable tunisien–, devraient garder présent à l’esprit cette dette envers la Tunisie et leurs concitoyens.
Selon Moez Gharbi, l’une des tâches prioritaires de l’ITES consiste à concevoir les moyens et cadres qui faciliteraient le retour de ces «richesses tunisiennes» au pays… Et au plus vite, car un enracinement à l’étranger -avec les avantages matériels et le confort que l’expatriation offre – est vite arrivé et le sens du devoir envers la Tunisie… peut être oublié.
M. Ch.
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