En Tunisie, la mentalité d’assisté est devenue une doctrine à la fois officielle et populaire. Ni l’Etat à travers ses plus hauts responsables ni les citoyens ne ressentent la moindre gêne à quémander l’aide internationale. Beaucoup sont même contents de recevoir ces aides et demandent toujours davantage et sans aucune fierté, alors qu’il suffit de mieux gérer les ressources dont dispose le pays et retrousser ses manches pour trouver les fonds nécessaires pour sauver le pays de la débâcle.
Par Chedly Mamoghli *
Quel triste spectacle aussi bien sur le plan officiel que sur le plan populaire ! Quel triste et sinistre constat qu’après 65 ans d’indépendance et plus de 10 ans après la révolution de la liberté et de la dignité, de la seule démocratie en terre d’islam et de la plus belle Constitution du monde (concepts avec lesquels adorent nous bassiner les adeptes de la langue de bois) que nous soyons devenus un État-mendiant où nos autorités et beaucoup de nos compatriotes sont contents, très contents et même fiers de faire la manche quémandant des aides aux autres pays (qu’ils adorent d’habitude vilipender et auxquels ils adorent aussi donner des leçons ainsi qu’à leurs gouvernants) et remercier les voyous aux fortunes opaques qui exploitent cette conjoncture pour se bâtir une popularité d’une manière tout sauf désintéressée.
Un peuple qui s’accommode d’une situation dégradante
Ce triste spectacle est affligeant pour le Tunisien que je suis. Notre pays a tout pour réussir, aussi bien sur le plan naturel que sur le plan humain, tous les ingrédients existent pour en faire un pays stable et prospère et une nation fière mais hélas tout est fait pour que le contraire se produise et s’éternise.
Les islamistes boulimiques, les affairistes prédateurs et les syndicalistes corrompus ont confisqué le pouvoir, écarté tous les patriotes qui veulent servir leur pays et non se servir et ont achevé ce pays et le pire c’est que beaucoup de nos compatriotes s’accommodent à cette situation sinistre, trouvent normal de faire les mendiants à l’échelle internationale et remercient les voyous aux fortunes opaques comme si c’étaient des philanthropes respectables.
Des voyous aux fortunes opaques jouent aux sauveurs
La mentalité des assistés est devenue une doctrine à la fois officielle et populaire. Aucune gêne à recevoir l’aide internationale, beaucoup sont contents de recevoir ces aides et demandent toujours davantage. Ils n’ont aucune fierté. Aucune gêne à ce que les voyous aux fortunes opaques exploitent la situation pour jouer les sauveurs. Peu importe qui donne l’argent et l’origine de cet argent, l’essentiel c’est de l’argent. Mais c’est quoi cette mentalité dégoutante ? C’est quoi ce misérabilisme ? Au lieu de demander des comptes à ces gouvernants incapables, aux islamistes, aux syndicalistes et aux affairistes véreux, ils acceptent la situation et font la manche.
Des fois, je me demande s’il vaut mieux mourir que vivre ce cauchemar.
* Juriste.
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