Non content d’avoir tripatouillé le règlement intérieur de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour y faire sauter le verrou de la limitation des mandats et s’ouvrir ainsi la voie à une… présidence à vie, Noureddine Taboubi poursuit la purge au sein de la centrale syndicale, encouragé dans sa démarche dictatoriale par le silence complice de toute la classe politique, lâche et opportuniste, qui ne trouve rien à redire et ne lève pas le petit doigt pour défendre les principes démocratiques dont elle se gargarise, et nous rebat les oreilles, du matin au soir.
Cherchant à faire taire toutes les voix discordantes au sein de l’UGTT, Noureddine Taboubi a en effet décidé, hier, jeudi 15 juillet 2021, le gel de l’adhésion de Mongi El-Aidi, le secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire (section de Mahdia), coupable à ses yeux d’avoir écrit et publié un poème intitulé «Hached pleure» où il critique les manœuvres anti-démocratiques ayant marqué le dernier congrès non électif, les 8 et 9 juillet à Sousse, et pris position contre la manipulation du règlement intérieur de la centrale pour fermer la porte à toute alternance à la tête de l’UGTT.
Trop, c’est trop ! Ce crime de lèse majesté ne pouvait rester impuni et M. Taboubi, en passe de devenir l’unique homme fort en Tunisie, puisque tous les dirigeants de l’Etat sont des nains politiques, sans crédibilité ni pouvoir, n’a pas manqué de montrer à Mongi El-Aidi de quel bois il se chauffe. Une manière aussi d’envoyer un message de fermeté à tous les autres membres de la centrale syndicale qui savent maintenant ce qui les attend s’ils osent critiquer le «lider maximo».
Imed Bahri
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