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Moez Ben Gharbia sait tout mais ne dit rien (Vidéo)

Moez-Ben-Gharbia

Le patron de la chaine Ettasia, Moez Ben Gharbia affirme s’être enfui en Suisse par peur pour sa vie et prétend connaître les assassins de Belaïd et Brahmi.

Dans une vidéo, postée hier soir sur sa page Facebook, Moez Ben Gharbia explique qu’il est en fuite dans un hôtel en Suisse et sous protection policière locale, car sa vie est en danger. Il menace également de dévoiler l’identité des assassins de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Ces derniers auraient agi avec l’aide de responsables politiques tunisiens, qui auraient commandité la tentative d’assassinat dont il affirme avoir été l’objet, mardi dernier, dans un café à Tunis. «Une partie politique influente est derrière l’assassinat Bélaid et Brahmi. Et c’est cette même partie qui est intervenue pour faire libérer les accusés ayant essayé de me tuer», a-t-il dit.

 
Le patron de la chaine privée précise qu’il ne cherche pas le buzz, ajoutant que la gravité de la situation l’a poussé à faire cette vidéo. «J’ai le nom des assassins, ces mafieux qui ont la mainmise sur le pays. Je ne suis pas fou, je suis journaliste et je sais ce que je dis», a-t-il assuré, tout en indiquant que 4 individus l’ont suivi dans l’hôtel où il s’est réfugié en Suisse.

Dans la vidéo, qui dure près d’une demi-heure, Ben Gharbia accuse, également, la coalition gouvernementale et l’opposition de mener le pays vers le chaos. Il demande au gouvernement Habib Essid et au président de la république Beji Caïd Essebsi d’arrêter de mentir aux Tunisiens et appelle le «pauvre peuple» à s’unir pour protéger la Tunisie.

Moez Ben Gharbia dit avoir découvert 25 logiciels d’espionnage sur son téléphone et indique détenir des informations clés qui pourraient inculper les assassins de Belaïd et Brahmi, ainsi que ceux de Tarak El-Mekki et Faouzi Ben Mrad. Ces deux derniers, rappelons-le, sont décédés à la suite d’une crise cardiaque.

Le journaliste accuse également son collègue Samir El-Wafi d’être un maillon dans une chaine de mafieux protégés par des puissances tunisiennes et étrangères.

«Je détiens toutes les informations et toutes les preuves que j’ai, d’ailleurs, données à Moez Sinaoui (porte-parole de la présidence de la république, Ndlr). J’espère qu’il les transmettra au président», a-t-il conclu.

Le patron de la chaine privée, qui peine à décoller, a évoqué des faits très graves mais de manière très vague, tout en affirmant qu’il donnera bientôt les détails.

Reste à se poser cette question : s’il détient des informations aussi graves, pourquoi n’en parle-t-il que maintenant? Il affirme que la tentative d’assassinat dont il a été l’objet (et qui a été démentie par le ministère de l’Intérieur) l’a poussé à parler. Il aurait été plus crédible s’il avait présenté les informations en sa possession à la justice tunisienne. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? La justice tunisienne participe-t-elle aussi de ce complot intersidéral qui a fait fuir Moez Ben Gharbia en Suisse? Et, d’ailleurs, pourquoi a-t-il choisi ce pays pour tromper la vigilance des tueurs?

Quoi qu’il en soit, ses déclarations mériteraient l’ouverture d’une enquête ou, du moins, une réaction de la part des autorités, notamment M. Sinaoui, nommément cité.

Y. N.

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