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Justice : Le ministre évoque des «pressions américaines»

Mohamed-Salah-Ben-Aissa

Le ministre de la Justice veut hâter l’adoption de la loi contre la traite des êtres humains et évoque des «pressions américaines» à ce sujet.

Le ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aïssa a souligné la nécessité de hâter l’adoption du projet de loi relatif à la lutte contre la traite des êtres humains. «Certaines parties étrangères font pression pour accélérer l’adoption de ce projet de loi et éviter ainsi la baisse de la notation de la Tunisie», a-t-il confié.

Cette loi vient réaffirmer l’engagement de la Tunisie à respecter les conventions internationales ratifiées dans ce domaine, a-t-il souligné.

Lors de son audition, vendredi, par la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures à propos de ce projet de loi, M. Ben Aïssa a attiré l’attention sur les «risques que peut encourir la Tunisie si l’adoption de ce projet de loi est retardée». «Cela aurait des conséquences négatives quant à l’obtention par la Tunisie d’aides financières sous forme de crédits ou autres de la part d’institutions financières et internationales», a-t-il ajouté.

Le ministre de la Justice a nommément cité l’ex-ambassadeur des États-Unis, Jacob Walles, qui a tenté d’exercer des pressions au sujet de cette loi, déclarant avoir fermement répondu au diplomate américain en lui précisant qu’il existe une assemblée qui décide des questions  législatives en Tunisie.

Toutefois le ministre Ben Aïssa a assuré les députés que ces pressions ne constituent pas des menaces mais simplement des avertissements de la part d’instances et d’organisations internationales sans que cela ne porte atteinte à la souveraineté de la Tunisie et à l’indépendance de ses décisions.

A travers l’adoption de cette loi, a-t-il dit, la Tunisie adhérera aux orientations générales de la communauté internationale en matière de lutte contre la traite des êtres humains et consacrera le respect des conventions et chartes internationales dont la Convention pour la répression de la traite des êtres humains notamment des femmes et des enfants.

Évoquant un vide juridique en matière de lutte contre la traite des êtres humains, M. Ben Aïssa a donné un aperçu du projet de loi proposé qui criminalise la traite des êtres humains et définit ce type de crime en s’appuyant sur le dispositif international en la matière.

Le projet prévoit également la création d’une instance nationale de lutte contre la traite des êtres humains.

A. B. M. (avec Tap)

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