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Ahmed Rahmouni : «C’est une honte de voir Néji Jalloul défendre la torture»

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Ahmed Rahmouni persiste et signe : le juge d’instruction du Bureau 13 est la cible d’une campagne de dénigrement.

Invité, aujourd’hui, lundi 15 février 2016, par Shems FM, le juge Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire de l’indépendance de la justice (OTJ), avait du mal à confirmer ou infirmer, malgré l’insistance de l’animateur, la disparition de la voiture Fiat Siena utilisée par les assassins du dirigeant de gauche Chokri Belaid, le 6 février 2013, devant chez lui, à El-Menzah.

Rappelons que celle-ci avait été saisie quelques semaines après les faits et que le comité de défense dans l’affaire Belaïd a révélé récemment qu’elle avait mystérieusement disparu.

«Le juge n’a pas encore terminé son enquête. A-t-il ramené la voiture chez lui? Nous ne pouvons pas en dire plus dans cette émission. Mais je nie que la voiture ait disparu», a  dit M. Rahmouni, avant de prendre, de nouveau, la défense du juge d’instruction de la 13e chambre du tribunal de première instance de Tunis, en charge des affaires terroristes, dont celle de l’assassinat de Belaid.

Selon M. Rahmouni, ce juge d’instruction, que certaines parties accusent de laxisme dans l’instruction des affaires terroristes, fait l’objet d’une campagne de dénigrement parce qu’il est indépendant (sic !).

«Ceci n’arrange pas les sécuritaires et certaines parties non indépendantes. C’est une honte de voir aujourd’hui un ministre (Neji Jalloul, ministre de l’Education, Ndlr) défendre ouvertement la torture. C’est une honte également de voir un député (Mehdi Ben Ghrabia, Ndlr)», a-t-il martelé, en faisant allusion à l’émission ‘‘8e Jour’’ sur Al-Hiwar Ettounsi, du jeudi 11 février 2016, au cours de laquelle il avait traité d’«insolent» le ministre Jalloul qui l’accusait de «blanchir les terroristes», en justifiant la mise en liberté de Mohamed Amine Guebli, le principal suspect dans la planification de l’attentat du Bardo, le 18 mars 2015 (20 morts).

Les propos de M. Jaloul sont «indignes d’un homme politique, membre du gouvernement et universitaire», avant qualifier le clash d’une «simple mise en scène théâtrale». Et de lancer: «Si M. Jalloul m’accuse de blanchiment de terrorisme, alors pour moi, il est en train de blanchir la torture».

Z. A.

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