La pièce ‘‘Assabirat’’ (Les Patientes) a été présentée, mardi soir, au théâtre de plein air de Hammamet. Une œuvre théâtrale dont on se souviendra longtemps.
Petit bijou théâtral, cette pièce mise en scène par Hamadi Louhaibi, vieux routier de la scène tunisienne, et produite par le Centre national d’art dramatique et scénique de Kairouan, a été présentée dans le cadre de la 52e édition du Festival international de Hammamet.
Interprétée par Khadija Baccouche, Houssem El-Ghribi, Mariem Ben Hassen, Ichraf Tammoumi et Rabbia Jellali, ‘‘Al-Sabirat’’ est une pièce bouleversante de vérité, où le réalisme ne s’interdit pas quelques envolées dans un imaginaire social débridé.
Houssem El-Ghribi poignant dans le rôle de Khemaies.
Le sujet est grave : un groupe d’hommes cagoulés (probablement des extrémistes religieux) s’attaquent à une maison close où vivent et travaillent de jeunes prostituées : Saïda, Zouhaira, Rabeb et Faten. L’attaque est menée avec la complicité de Khemaïes, le propriétaire de cette demeure.
D’un jour au lendemain, les jeunes femmes se trouvent dans la rue et découvrent que ce Khemaies cherche, en réalité, à les expédier à l’étranger. Pis : elles découvrent des documents importants qui révèlent des secrets inavouables et, pour échapper à ce monde interlope et dangereux, elles décident de rentrer chez elles. Mais elles en sont empêchées. Quand Hamadi, maquereau et trafiquant, personnage tourmenté, est tué, elles se trouvent immergées, à leur insu, dans l’univers du crime organisé.
Portée par un texte poignant de vérité, une dramaturgie minimaliste, une mise en scène sobre et efficace et un jeu d’acteurs dont la force suscite une forte émotion, ‘‘Al-Sabirat’’ est, sans conteste, l’œuvre la plus accomplie de Hamadi Louhaibi et l’une des meilleures produites en Tunisie au cours des cinq dernières années.
I. B.
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