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Les rapports sexuels non protégés, principal vecteur du sida en Tunisie

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A l’occasion de la journée mondiale du Sida, célébrée chaque le 1er décembre de chaque année, la Tunisie  intensifie la lutte contre la discrimination des porteurs du VIH.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé cette année de mettre l’accent sur la lutte contre la discrimination des malades du sida en milieu hospitalier dans les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord).

La Tunisie a choisi pour cette cette journée le slogan : «Non à la stigmatisation et à la discrimination. La dignité est au dessus de tout», le but étant d’encourager les personnes vivant avec le Sida à s’adresser aux services de prise en charge médicale, tout en préservant leur dignité.

Le ministère de la Santé a précisé avoir enregistré une augmentation d’abus et pratiques discriminatoires contre les malades du sida, en société, où ils sont souvent exclus, et dans le milieu hospitalier, où ils sont victimes d’abus à cause d’idées reçues et de préjugés, le sida étant souvent associé, dans l’esprit d’une majorité des Tunisiens, au sexe, à la drogue et à la débauche.

«La stigmatisation et la discrimination constituent une violation des droits de l’Homme et un obstacle entravant la prise en charge médicale et sociale du malade», a précisé le ministère, dans un communiqué publié aujourd’hui.

Le nombre de personnes vivant avec le sida en Tunisie s’élève, aujourd’hui, à 2193 (nombre déclaré) dont 55% sont âgés de 25 à 39 ans. En 2015, 165 (100 hommes, 56 femmes) ont été enregistrés comme nouveaux cas. Seuls 734 patients suivent une trithérapie.

«Depuis 1986, le nombre des décès liés au sida a atteint 618 cas. Les rapports sexuels non protégés constituent la principale cause de contamination (environ 54%), suivis de l’utilisation des drogues injectables (21%)», précise encore le ministère de la Santé.

Aussi est-il important de sensibiliser les jeunes à entretenir des rapports sexuels protégés et d’encourager le dépistage. Mais entre honte et non-dits, les jeunes ne s’ouvrent pas beaucoup, alors que la Tunisie s’est lancée dans le combat contre le sida dès les premières apparitions du VIH en 1985, en mettant en place des centres d’orientation et de dépistage, anonymes et gratuits, ainsi que des programmes éducatifs pour sensibiliser les citoyens.

Plusieurs activistes de la société civile préconisent l’élargissement des actions de sensibilisation et d’orientation au milieu éducatif ainsi qu’au cercle familial où il doit être permis de parler de sexe, de préservatif, du VIH, et à adopter toutes formes et moyens de prévention pour éviter la contamination.

Notons que selon l’Association ATL MST Sida Tunis, l’année 2016 s’est soldée par l’arrêt des financements de la riposte nationale au VIH/sida. L’association a appelé le ministère à intervenir pour relancer cet accord avec les Nations Unies en coordination avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Y. N.

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