La lourde défaite, hier soir, du PSG face à Barcelone (1-6), qui a réussi une « remontada » historique, fera encore couler beaucoup d’encre.
Par Dr Mounir Hanablia *
Pour Paris, ce ne sera pas encore cette année, même si d’aucuns pensaient, après le match aller, que l’équipe avait franchi un nouveau palier en épinglant l’une des grandes pointures de l’Europe.
Une équipe catalane était sur le déclin ?
En considérant que la victoire parisienne devait être relativisée comparativement au déclin du club catalan, certaines vedettes catalanes, victimes de l’usure, et de l’âge, n’en finissent pourtant pas de vieillir de mille feux, et sont toujours capables de collectionner les titres, et de dominer le championnat espagnol, en fournissant certes un jeu de moins bonne facture que celui auquel elles nous avaient habitués pendant près d’une décennie.
Le match retour entre le F. C. Barcelone et le Paris Saint-Germain, dans la soirée du mercredi 8 mars 2017, avait suscité l’intérêt dans le sens où une grande partie du public était curieuse de savoir si, malgré la très lourde défaite de 4 à 0 encaissée au match aller, l’équipe catalane serait sinon en mesure de remonter le score pour se qualifier, du moins de fournir une prestation très honorable en posant de sérieuses difficultés à ses adversaires.
Tout le monde savait que l’équipe catalane était sur le déclin, le score du match aller en était la meilleure preuve, et pourtant, rares étaient ceux qui doutaient de sa capacité à avoir un sursaut d’orgueil digne de son palmarès et de ses vedettes; à commencer par le peuple catalan convaincu que la «remontada» était possible et qui était venu en force au Nou Camp soutenir son équipe.
Des Parisiens trimbalés sur toute la largeur du terrain
La véritable surprise a été la prestation de l’équipe parisienne. Avec un avantage de quatre buts, elle aurait dû se présenter avec l’intention de marquer des buts afin, d’entrée de jeu, éliminer tout espoir que l’équipe catalane pourrait encore entretenir, quant à une éventuelle qualification.
Or l’équipe parisienne a choisi de faire exactement le contraire, se recroqueviller devant ses buts et procéder par contres. A ce jeu là, elle a très vite été privée du ballon, et, surtout, elle a été incapable de le garder les rares fois où elle arrivait à le récupérer.
Au fil des minutes, trimbalée de gauche à droite et de droite à gauche, tiraillée sur toute la largeur du terrain, déstabilisée par les passes en déviation d’Iniesta et les dribbles de l’intenable feu follet Neymar, les appels en profondeur et les provocations de Luis Suarez, aussi bon comédien que joueur, l’équipe parisienne a perdu sa lucidité, et a multiplié les fautes.
Qu’on en juge : deux buts sur penaltys, un but sur coup franc direct, et un but contre son camp. Sur le dernier but, celui de l’élimination, la défense avait commis l’énorme gaffe de rester statique sur une passe au cordeau dans son dos, pourtant parfaitement prévisible.
Le match aurait-il pu se dérouler autrement? Certainement ! Menés 3 à 0, les Parisiens s’étaient créé de nombreuses occasions de buts, dont l’une transformée, une sur le poteau, et deux inconsidérément ratées par Cavani et surtout Di Maria.
En fin de compte, la qualification des catalans a été amplement méritée au vu de la volonté qu’ils ont étalée, tout le long de la rencontre, de marquer, et ils n’ont jamais baissé les bras, à 3-1, même dans dernières minutes.
Barcelone a, hier soir, été grand plus par son mental que par son jeu, on a en effet connu un jeu barcelonais plus rapide et plus imaginatif, du temps où Chavi trônait au milieu du terrain en compagnie de l’inusable Iniesta.
Et c’est exactement cette volonté de vaincre qui a totalement fait défaut aux Parisiens, ils ne sont pas venus pour gagner, ils étaient mentalement battus d’entrée de jeu, ils n’ont eu d’autre ambition tout le long du match que de limiter la casse, sans pour autant posséder les défenseurs nécessaires pour pouvoir le faire.
Le PSG n’est pas l’Atletico Madrid, ou la Juve pour conserver un résultat. Il faut dire que la chance ne leur a pas souri, mais contrairement à leurs adversaires, qu’avaient il fait pour la forcer?
A son corps défendant, le PSG entre dans l’histoire comme étant le premier club à avoir été éliminé en Coupe d’Europe des clubs, après avoir été vainqueur 4-0 au match aller. Un camouflet pour le président Khelaifi, qui, apparemment, ne réalisera pas son rêve de si tôt et qui devrait s’atteler à résoudre les problèmes psychologiques régulièrement rencontrés par ses joueurs face aux très grandes équipes du continent.
* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.
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