Les pilules contraceptives sont en rupture de stock en Tunisie, parce que la Pharmacie Centrale, qui n’a pas payé les laboratoires, n’arrive plus à s’en approvisionner.
Le 30 mars 2018, le secrétaire général adjoint du syndicat de base de la Pharmacie centrale, Abdelmonem Ben Ammar, avait déclaré que le stock stratégique des médicaments a régressé de 3 mois à 1 mois et 20 jours et que l’on doit s’attendre prochainement à des pénuries. Et c’est déjà le cas pour les pilules contraceptives, qu’elles soient subventionnées ou pas, et qui sont en rupture de stocks. Ce que confirment plusieurs pharmaciens et gynécologues.
Interrogé à ce sujet, Dr Khalil Ben Cherifa, gynécologue-obstétricien, a tiré la sonnette d’alarme, d’autant qu’il n’existe pas de générique pour ce médicament et que ce moyen de contraception est utilisé par 58% des Tunisiennes.
Le gynécologue a ajouté que l’Office national de la famille et de la population (ONFP) avait annoncé en février dernier que les Tunisiennes semblent de moins en mois nombreuses à utiliser les pilules pour des raisons encore inconnues. «L’une de ces raisons, c’est qu’elles ont déjà du mal à en trouver en pharmacie», a-t-il affirmé, ajoutant : «Il y a certes d’autres moyens de contraception comme le préservatif, le stérilet, l’anneau vaginal et autres, mais plus de la moitié des Tunisiennes utilisent la pilule et l’absence de ce médicament des pharmacies va à l’encontre le système national de santé reproductive».
L’Association tunisienne des pharmaciens libres (ATPL) a lancé, elle aussi, un cri d’alarme et précisé, hier, dans un communiqué : «La CNAM ne paye pas les hôpitaux qui, eux, ne payent pas leurs fournisseurs qui, de leur côté, ne veulent plus les fournir… On tourne en rond».
On notera, par ailleurs, que la pilule du lendemain est également en rupture de stock dans les pharmacies.
Y. N.
Tunisie : La Pharmacie centrale pourrait être à court de stock dans 50 jours
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