Le but d’anthologie de l’irrésistible Ronaldo, auteur de 3 buts contre l’Espagne.
Après un match d’ouverture tout ce qu’il y avait de très bizarre, jeudi 14 juin 2018, entre la Russie et l’Arabie Saoudite, les trois matchs au programme de la journée d’hier vendredi 15 juin, ont été un concentré d’émotions, de talent et de cauchemar.
Par Hassen Mzoughi
Le match Portugal-Espagne (3-3; groupe B) a admirablement lancé le Mondial. Avec un triplé de Cristiano Ronaldo, un doublé de Diego Costa, énormément de talents sur le rectangle vert et beaucoup d’émotions.
Cristiano Ronaldo reste Cristiano Ronaldo.
Le choc ibérique a régalé les foules hier soir à Sotchi. Il y a eu tous les ingrédients : du jeu, de l’intensité, des renversements de situations, une boulette de gardien (De Gea), des buts somptueux… L’Espagne avait fait le plus dur en remontant deux fois au score avant de mener. Elle a imposé son jeu à un Portugal il est vrai plus à l’aise pour défendre que pour faire le jeu. Mais elle est tombée sur un extra-terrestre nommé Cristiano Ronaldo. Et son coup franc d’anthologie a parfaitement conclu un match… de haut niveau.
Le joueur du Real Madrid est devenu le quatrième joueur à marquer en 4 Coupes du monde consécutives, égalant Pelé et les deux Allemands, Miroslav Klose et Uwe Zeeler.
Il a sauvé sa sélection. L’attaquant portugais a fait parler son art de soliste face au collectif espagnol, réussissant un triplé, dont un splendide coup franc à la 88e minute, pour arracher le nul dans un derby ibérique de folie, qui lance véritablement la Coupe du monde 2018.
Un exploit majuscule pour le quintuple Ballon d’or. Mais l’Espagne a affiché son talent et ses ressources morales après avoir été menée deux fois au score face au Portugal.
Deux jours après le départ de son sélectionneur Julen Lopetegui, la Roja a montré qu’elle avait digéré cette crise. Elle a livré une prestation remarquable, confirmant à la fois sa grande maîtrise collective et son exceptionnel niveau technique qui en font, toujours, un favori pour le titre mondial. Leur seule erreur dans ce match est de n’avoir pas plié la rencontre quand les Portugais étaient étouffés en seconde période.
Avec Espagne-Portugal, le ton du mondial est donné, la fête peut vraiment commencer !
Vers un Egypte-Russie décisif
Les deux autres matches de la journée d’hier ont connu une fin cauchemardesque. L’Egypte, handicapée par l’absence de Mohamed Salah, a perdu sur un but de Gimenez à la 90e minute et le Maroc sur un but contre son camp de Bouaddouz à la 95e minute face à l’Iran.
À Iekaterinbourg, les Uruguayens ont buté sur une solide défense égyptienne, et le gardien Mohamed El Shenawy (désigné homme du match par la Fifa), superbe sur une volée de Cavani (84e), et même sur le poteau, qui sauvait les Pharaons sur un coup franc de l’avant-centre du Paris-Saint-Germain (88e).
La domination à peu près constante de la Céleste rend son succès mérité mais il est cruel, tout de même, pour les Pharaons, qui retrouvaient le Mondial après 28 ans d’absence et qui n’y ont toujours pas gagné un seul match.
Les joueurs d’Hector Cuper n’ont certes pas renoncé à jouer et à presser, quand ils le pouvaient. Mais, sans Salah, partout autour du terrain, sur les banderoles et les maillots, tout est compliqué pour eux et les options offensives trop réduites. Les Egyptiens n’ont jamais été dangereux, sauf sur une belle frappe de Fathi à 20 minutes de la fin. Il faudra l’être le 19 juin prochain contre la Russie. Avec probablement Mohamed Salah pour se replacer.
Soirée tragique pour les Marocains
Pour leur retour en Coupe du monde après 20 ans d’absence, les Marocains ont eux aussi vécu une soirée tragique à Saint Petrsbourg.
Opposé à l’Iran, l’adversaire présenté comme le plus faible du groupe B, le Maroc s’est incliné sur un but contre son camp largement évitable de Bouhaddouz à la 95e minute (0-1) pour son premier match du Mondial.
Malgré sa nette domination et cinq occasions nettes, vendangées par Amine Harit, Ayoub El Kaabi, Mehdi Benatia, Youssef Belhanda ou encore Hakim Ziyech. Encore une preuve que bien jouer ne suffit pas dans le foot.
Punis pour leur inefficacité, les Lions de l’Atlas compromettent déjà leurs chances. Ils devront réussir deux exploits contre le Portugal le 20 juin puis l’Espagne le 25 juin pour espérer rejoindre les 8e de finale…
Les Saoudiens voulaient «imiter» le jeu espagnol !
Le carton pris par l’Arabie saoudite devant la Russie est de l’ordre de l’impensable. Dans un stade de Loujniki à Moscou rempli de 72.000 âmes, dont celle de Vladimir Poutine, l’ours russe a écrasé une très faible et très naïve Arabie Saoudite (groupe A). Avec 5-0, dont deux derniers buts dans le temps additionnel, la note finale ne rend pas assez la physionomie du match, dominé en long et en large par la Russie.
Le problème de la sélection saoudienne, coachée par l’Espagnol Juan Antonio Pizzi, c’est qu’elle avait essayé de procéder par un jeu de passes. C’est-à-dire à l’espagnole, comme le voulait son entraîneur. Or pour être dans ce topo là, il fallait un Iniesta, un Isco et un Busquets, pas Yahia Al Shehri par exemple. Comparé dans son pays à Messi, le plus petit joueur du mondial (1m63) symbolise les limites saoudiennes. Ce fanfaron a abusé de dribbles dans sa surface (SVP), multiplié les pertes de balles et les mauvais contrôles. Alors que les Russes, agressifs à la récupération et réalistes grâce à un jeu rapide vers les attaquants, ont troué les défenseurs adverses… Et à 5 reprises donnant le ton et prouvant qu’ils sont capables d’aller loin dans cette joute footballistique mondiale, qui plus est, devant leur public.
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