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Aleca : Quand les Européens renvoient la balle aux négociateurs tunisiens

Olivier Poivre d’Arvor / Patrice Bergamini.

Interpellés sur la tendance de beaucoup de Tunisiens à refuser l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca), du moins dans sa formulation actuelle, les diplomates européens Olivier Poivre d’Arvor et Patrice Bergamini ont rejeté toute intention de la Commission européenne d’imposer «un quelconque modèle de développement».

L’ambassadeur de France en Tunisie et l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE) à Tunis font assumer aux négociateurs tunisiens l’entière responsabilité d’accepter ou de ne pas accepter les clauses de cet accord.

Lors d’une récente conférence de presse sur les relations économiques entre la France et la Tunisie, M. Poivre d’Arvor a déclaré que «l’accord sera ce qu’en en feront les négociateurs tunisiens».

Traitant de cet accord, et plus particulièrement de ses effets sur le secteur agricole, M. Bergamini a indiqué que «la Tunisie est la seule à décider d’ouvrir ou de ne pas ouvrir telle ou telle filière agricole au marché européen».

Pour mémoire, la principale critique formulée par les Tunisiens vis-à-vis de cet accord asymétrique consiste en le fait que l’Aleca ne respecte pas une des quatre libertés qui régissent tout accord de libre échange de cette ampleur, en l’occurrence la liberté de circulation des personnes. Les trois autres libertés étant, la libre circulation des biens, la libre circulation des capitaux et la libre circulation des services. Ce qui est pour le moins inégal et injuste. La Tunisie traverse certes une mauvaise période sur tous les plans, et surtout économique, mais ce n’est pas une raison pour lui imposer un accord dont elle bavera plus qu’elle n’en bénéficiera, de l’avis de tous les experts, y compris européens.

Chaque fois qu’on demande à M. Bergamini des éclaircissements sur le sujet de la liberté de circulation, corollaire des autres libertés, il se réfugie derrière l’argument que le volet de mobilité des personnes ne relève pas des attributions de la Commission européenne mais d’autres institutions de l’UE. Cela s’appelle botter en touche.

Khémaies Krimi

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