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Le terrorisme, nouvelle image de marque d’une Tunisie obscurantiste

De Paris à Berlin en passant par Nice, le terrorisme tunisien a des visages et des noms : Jamel Gorchene, Brahim Issaoui, Mohamed Lahouaiej et Anis Hamdi.

L’onde de choc de l’attentat de Rambouillet, en France, commis il y a une semaine par un Tunisien, encore un, continue de résonner dans nos têtes et nos cœurs. Mais au-delà de l’émotion, de la tristesse et de la colère, essayons de comprendre comment un pays jadis réputé ouvert, tolérant et pacifique se transforme-t-il en fournisseur de terroristes.

Par Dalel Jemni *

On parle de nous. Nous sommes à la une des journaux : «Rambouillet : la terreur islamiste frappe encore la police. Elle a été tuée au couteau par un Tunisien au cri d’‘‘Allah akbar’’, à l’entrée de son commissariat.» Qu’a fait cette victime, mère de deux enfants, pour trouver sur son chemin un monstre en situation régulière qui décide de lui ôter la vie? Au nom de qui et pourquoi? Je suis Tunisienne, je suis choquée et triste et partage la douleur et le chagrin de la famille de cette brave dame assassinée sans avoir commis de crime!

Aidez-moi à comprendre comment un pays jadis réputé ouvert, tolérant et pacifique se transforme-t-il en fournisseur de terroristes en tout genre ?

Depuis que nous avons commencé à faire de la politique sur une base confessionnelle, nous avons commencé la descente aux enfers et nous avons régressé sur tous les plans.

Notre image est ternie et nous continuons à vivre comme si de rien n’était. Pire encore, cet énième terroriste tunisien représente, qu’on le veuille ou pas, la nouvelle image de marque d’une Tunisie obscurantiste, sanguinaire, intolérante…

Je plains ces Tunisiens vivants à l’étranger qui malgré eux vont être les premières victimes de ces agissements terroristes. Ils vont être suspectés à chaque démarche effectuée, à chaque demande d’emploi, à chaque demande d’inscription dans une université…

Depuis la gabegie de la révolte de janvier 2011, nos intellectuels, nos élites, nos islamologues, nos médecins… sont pourchassés, sacrifiés; nos écoles sont contaminées; nos enfants sont manipulés; des signes d’une régression moyenâgeuse apparaissent… Au secours! Le mal nous ronge à petit feu!

Ces crimes perpétués par certains de nos enfants au nom de Dieu démontrent une fois de plus que nous sommes un peuple irresponsable.

En utilisant les prêches et les mosquées pour embrigader des extrémistes, ces individus ont réussi à faire en sorte que notre Tunisie régresse.

Ces ignorants ont bien réussi à se faire passer pour les représentants de Dieu sur terre. Ils prônent en toute impunité l’ignorance, l’intolérance, la violence…

Celui qui ose les dénoncer, ils le toisent du doigt et l’accusent d’athéisme. Aussitôt, une «fatwa» est suspendue au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès.

À cause de ces ignorants, qu’on laisse faire dans les mosquées au vu au su de tous et avec les hauts parleurs par dessus le marché, nous avons contribué à faire le lit de l’obscurantisme, de l’«afghanisation» de notre société, de l’ignorance et de la médiocrité… Pauvre Tunisie!

Nous devons tous nous indigner et exercer nos droits en tant que citoyens pour arrêter cette hémorragie et tirer de nouveau notre société vers le haut, car elle ne mérite pas de tomber aussi bas.

Nous devons impérativement dire à ces ignorants qu’ils n’ont pas droit de cité parmi nous et qu’il faut qu’il soient tous mis hors d’état de nuire sinon même jugés pour les coupables parmi eux.

Ce énième acte terroriste a certes marqué certains esprits, mais il ne changera pas d’un iota les politiques ni la passivité de la majorité des Tunisiens, et à leur tête une élite politique irresponsable et dévoyée, qui a vendu son âme à tous les diables.

Nous avons assisté maintes fois par le passé à ce genre d’attentats terroristes, perpétués par des «compatriotes», en Tunisie et à l’étranger (Nice, Paris, Berlin…), mais rien n’a été fait pour changer la donne.

Nous sommes exaspérés, révoltés et effrayés par cette descente aux enfers de notre patrie.

Nous allons tous perdre gros si nous ne nous réveillons pas et ne mettrons pas fin à ces pratiques criminelles moyenâgeuses.

Nous sommes en panne depuis belle lurette. Nous sommes restés figés au point zéro. Nous n’avons pas avancé d’un iota.

Il faut absolument être factuel et objectif, notre situation actuelle n’est pas acceptable. Nous sommes paumés depuis que nous avons abandonné la connaissance, la science, la culture, la technologie…

Sauvons notre Tunisie pour qu’elle redevienne tolérante, ouverte, laïque…, et pour que nous puissions offrir à nos enfants un avenir meilleur.

Nous devons comprendre que la religion est une conviction personnelle et que le savoir et le travail sont des atouts pour réussir et entreprendre.

Le bon Dieu n’a nommé personne pour être son représentant sur terre ni pour être son avocat afin de plaider sa cause. Le musulman n’a pas besoin d’intermédiaire pour communiquer avec son Créateur. Ces ignorants n’ont aucun acte de propriété pour revendiquer la possession d’une quelconque religion.

Nous exigeons le respect de la liberté de conscience et des libertés religieuses, ainsi que la non-immixtion de quiconque dans l’exercice des cultes. Nous exigeons le respect de la diversité des opinions et des croyances.

Mes chers compatriotes, l’aspiration à un profond réveil est plus que jamais d’actualité! Alors réveillons-nous!

* Retraitée, ancienne cadre à la Mutuelle Générale à Paris.

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