Tunisie-FMI : les imprécises précisions de Mme Nemsia

«L’annonce faite par le Fonds monétaire international (FMI), le 22 juin, sur le démarrage prochain des négociations avec la Tunisie est pour le pays un soulagement au cours de cette période difficile sur tous les plans notamment celui problèmes des finances publiques et des déséquilibres budgétaires», a indiqué, vendredi 24 juin 2022, la ministre des Finances Sihem Nemsia.

Lors d’un panel sur «la relance de l’investissement», organisé dans le cadre du Forum de l’investissement (Tunisia lnvestment Forum, TIF), la ministre a ajouté que «ces négociations qui vont se tenir incessamment constituent un signal positif très fort à tous nos partenaires, aux pays amis et frères, aux bailleurs de fonds et aux investisseurs».

Le mandat des négociations avec le FMI permettra aussi, selon elle, de faire avancer des négociations qui ont été entamées avec d’autres partenaires mais dont l’issue dépend fortement de l’accord avec le FMI.

Traduire : la Tunisie attend la caution du FMI pour continuer à s’endetter à tour de bras, alors que son taux d’endettement dépasse déjà les 100% du PIB. Pas très rassurant pour l’avenir d’un pays qui, au cours des dix dernières années, a désappris à créer des richesses et se complait désormais dans une stérilisante mentalité d’assisté.

Tar ailleurs, et contrairement au chiffre qui circule dans les médias à propos du montant du financement qu’accordera le FMI à la Tunisie aux termes de ces négociations, la ministre a cru devoir préciser: «Avec l’équipe du FMI on n’a pas encore arrêté de montant. Ce montant sera arrêté lors des négociations officielles».

En fait, le chiffre en question, soit 4 milliards de dollars, n’a pas été inventé par les médias. Ce sont les autorités financières tunisiennes qui l’ont avancé, y compris Mme Nemsia elle-même. Mais ces chères autorités savent que ce chiffre est irraisonnable voire ridiculement délirant, et que dans le meilleur des cas, la Tunisie pourrait se faire accorder 1,5 ou 1,7 milliard de dollars. C’était donc à Mme Nemsia de faire son mea culpa et non se défausser sur les médias…

I. B.

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