Tozeur, perle du Djérid et porte du désert tunisien

A l’instar de Marrakech au Maroc, Tozeur, la perle du Sud en Tunisie, rassemble de sérieux atouts pour devancer en termes d’accueil toutes les villes touristiques du pays. Mais cette ville oasienne a du mal à voir repartir de son aéroport les liaisons internationales qui sont à l’arrêt depuis l’avènement de la Révolution du 14 janvier 2011. Pourtant, Tozeur a de quoi rentabiliser plusieurs vols quotidiens la reliant aux grandes métropoles du reste de la planète. (Illustration: Anantara Tozeur Resort Fan.)

Par Hakim Tounsi *

Avant de parler tourisme, l’aéroport de Tozeur, la capitale du Djérid, jouit d’une excellente situation enviée, le plaçant aux portes du Sahara et de tout le sud tunisien. Il se trouve même mieux placé que celui de Djerba pour assurer le transport aérien régulier des habitants et de la diaspora originaire de pas moins de 5 gouvernorats situés dans le voisinage, en plus de la ville frontalière algérienne de Ain Souf située à moins de 100 kilomètres et qui compte plus de 1 million d’habitants.

Reconnecter l’aéroport de Tozeur-Nefta au reste du monde

L’aéroport de Tozeur-Nefta pourrait être la première porte d’entrée vers les deux-tiers de la Tunisie allant de Kairouan à Ben Guerdane près de la frontière tuniso-libyenne. Stratégiquement, cet aéroport devrait attirer toutes les attentions du gouvernement tunisien qui déclare vouloir aller vers une modification du modèle de développement économique du pays donnant plus d’intérêt aux zones jusque-là défavorisées et enclavées de l’intérieur du pays à commencer par le sud-ouest.

L’intensification du trafic international de l’aéroport de Tozeur-Nefta sera sans nul doute suivie d’un développement régional plus équilibré et plus équitable en Tunisie. D’innombrables opportunités d’investissement seront possibles et verront le jour avec le rétablissement des liaisons aériennes internationales vers Tozeur-Nefta.

L’approche qu’il faudrait adopter lors de l’examen du dossier de la réouverture de l’aéroport de Tozeur-Nefta au trafic international devrait prendre en compte, avant tout, les considérations économiques stratégiques pour le pays, que je viens de citer. Le tourisme viendra tout naturellement comme une forte composante s’intégrant dans cette démarche macroéconomique globale.

Une vingtaine d’hôtels fermés

L’approche idéale, quitte à la soumettre au FMI ou à une autre institution financière mondiale de développement, pour approbation et financement dans le cadre du plan de relance de l’économie tunisienne, devrait prévoir un accompagnement du retour des vols internationaux à Tozeur-Nefta sur une période minimale de 3 ans pour laisser à ces vols le temps d’arriver à maturité et d’aller vers la pérennité indispensable au développement économique de la région.

Le plan de relance de l’activité touristique de la région devrait, quant à lui, inclure une vision pour la réouverture, quitte à ce qu’elle soit progressive, de la vingtaine d’hôtels fermés que compte cette zone.

La capacité d’accueil actuelle d’hébergement, hôtelière et maisons d’hôtes réunis, est très insuffisante pour héberger la clientèle que générera le retour des vols internationaux et notamment en périodes de vacances scolaires avec la forte contribution du marché local dans le remplissage de la capacité actuellement en exploitation.

Pour conclure, les perspectives sont prometteuses voire excitantes quand on pense au potentiel de croissance que pourrait générer cette région du Djérid, des oasis de montagne, du bassin minier, du Grand Erg Oriental, des portes du Sahara, des Ksours et des habitations troglodytes, l’ensemble fonctionnant à une saisonnalité complémentaire à la haute saison balnéaire et situé à quelques dizaines de kilomètres de la côte avec les infrastructures de Gabès à Djerba offrant la mer, le farniente, le golf, la découverte, le dépaysement, la culture puis le bien-être et la thalasso qui classent la Tunisie au 2e rang mondial en terme de capacité et de qualité.

Arrêtons donc sans délai la monstruosité de ces images choquantes que nous émettons au reste du monde montrant une jeunesse se jetant à la mer au péril de sa vie par désespoir pour fuir leur pays et aller grossir, au meilleur des cas, les rangs de l’émigration clandestine !

Ensemble redonnons de l’espoir à notre jeunesse et aux nôtres de tous les âges.

Ensemble ayons la volonté et trouvons les moyens pour reconnecter l’aéroport de Tozeur-Nefta avec les grandes métropoles du reste du monde.

Vive la Tunisie des braves. Vive la Tunisie des bâtisseurs.

* Economiste, dirigeant-fondateur du TO Authentique Voyage, Paris.

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