Tunisie : qu’attend Kaïs Saïed pour sévir contre les spéculateurs ?

«L’Etat ne restera pas les bras croisés devant ceux qui exacerbent les problèmes sociaux en augmentant les prix et en stockant les produits de base», a encore martelé le président Kaïs Saïed. Et l’on se demande ce qu’il attend, lui qui détient tous les pouvoirs dans le pays, pour sévir contre ces soi-disant «spéculateurs», dont on entend beaucoup parler depuis des années et qu’on ne demande que de voir arrêtés et jugés. (Illustration : visite de Kaïs Saïed, mardi 14 février 2023 ai marché Bab El-Falla à Tunis).

Seulement 5 % des marchandises parviennent au marché de gros, le reste se perd entre les mains des spéculateurs, a affirmé le président de la république, qui parlait au cours de sa rencontre, mardi 14 février 2023, au palais de Carthage, avec la ministre du Commerce et du Développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb, ajoutant que «les circuits illégaux qui contrôlent les prix visent à exacerber les problèmes sociaux et ceci est prouvé par des aveux».

Cette rencontre fait suite à deux visites effectuées par Ben Rejeb, les 28 janvier et 12 février 2023, au marché de gros de Bir El Kassâa.

Saïed a indiqué que les récentes arrestations ont révélé «qu’un nombre de criminels impliqués, avec preuves à l’appui, dans des complots contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État sont derrière ces crises liées à la distribution des marchandises et à l’augmentation des prix.»

«Ces parties sont des bandes obéissant aux ordres de traîtres et de mercenaires», a-t-il fait savoir, soulignant que «ces bandes ne se soucient pas des affamés ou des pauvres, parce qu’ils n’ont aucun sentiment ou appartenance à ce pays».

«Cette mise en garde est adressée à ceux qui ont la mainmise sur ce qu’on appelle les circuits de distribution, qui sont des circuits d’affamation», a indiqué Saïed, ajoutant «qu’ils n’échapperont pas à la justice».

Il a par ailleurs dénoncé «la grande corruption dans des entreprises liées au secteur des médicaments, appelant à leur faire front par la force de la loi».

«L’Etat ne restera pas les bras croisés devant ceux qui exacerbent les problèmes sociaux en augmentant les prix et en stockant les produits de base», a encore menacé le président Kaïs Saïed, et on attend toujours qu’il mette ses menaces suivies d’effet.

I. B. (avec Tap).

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