L’adoption de nouveaux tarifs d’eau potable par la Société nationale de distribution d’eau (Sonede) s’inscrit dans le cadre d’un plan quinquennal visant à équilibrer le budget de l’entreprise.
C’est ce qu’a indiqué Ridha Gabouj, le secrétaire d’Etat chargé des ressources en eau, au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans une interview à l’agence de presse Tap, vendredi 5 avril 2024, estimant que la faiblesse des tarifs avait conduit à un gaspillage de l’eau, qui plus est, dans un contexte de stress hydrique chronique aggravé par la sécheresse due au changement climatique.
Il est à rappeler, à ce propos, que selon un récent du ministère des Finances sur la situation déficitaires de nombreuses entreprises publiques, le déficit de la Sonede est passé de 150,1 millions de dinars (MDT) en 2020 à 37,4 MDT en 2021, pour atteindre 86,7 MDT en 2022.
Gabouj a expliqué que la décision d’augmenter le prix de l’eau potable a été prise dans le cadre d’un plan visant à aider la Sonede à surmonter ses difficultés financières, qui ont eu un impact négatif sur la maintenance du réseau.
Ce plan consiste en une augmentation annuelle, a indiqué Gabouj, soulignant qu’il s’agit de la quatrième mise en œuvre, qui sera suivie d’une cinquième et dernière.
Cette augmentation du prix de l’eau potable n’affectera en aucune manière les groupes vulnérables de la population, a souligné le responsable, puisque le prix pour ces catégories à faible consommation restera inchangé.
Le secrétaire d’Etat a souligné que l’eau n’est pas chère en Tunisie, ce qui explique le gaspillage de certaines personnes. En Algérie, le coût d’un m3 est estimé à près de 3 dollars, et au Maroc il peut même atteindre 5 dollars, a-t-il ajouté. Alors qu’après la dernière augmentation annoncée début mars, le prix du m3 d’eau en Tunisie pour une consommation entre 40 m3 et 70 m3 est fixé à 1,040 dinar, soit environ 0,35 dollar.
Dans ce contexte, Gabouj a souligné l’urgence de rationaliser la consommation d’eau, affirmant qu’une économie de 10% sur l’eau fournie par la Sonede, soit 680 millions de m3 par an, permettrait au pays d’économiser 68 millions de m3, en plus des économies qui pourraient être réalisées sur l’eau d’irrigation.
I. B. (avec Tap).
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