Tunisie : la fonction publique appelée à recruter à bras-le corps  

Lors de sa rencontre, jeudi 13 février 2025 au Palais de Carthage, avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, le président de la république, Kaïs Saïed, a une nouvelle fois pointé «certains responsables en poste» qui, selon lui, «ne sont pas parfaitement conscients du fait qu’ils sont régis par le texte de la Constitution du 25 juillet 2022».

Le chef de l’Etat a aussi vivement dénoncé certaines déclarations et pratiques qui, a-t-il dit, sont non seulement contraires à l’esprit de la constitution plébiscitée par le peuple mais aussi en «totale rupture» avec certaines de ses dispositions pourtant claires et ne prêtant nullement à équivoque ou à interprétation, selon un communiqué de la présidence de la république.

Dans ce contexte, Saïed a évoqué nombre de dossiers sociaux, dont notamment, ceux des ouvriers de chantiers et des titulaires de doctorat au chômage qui tardent à être officiellement recrutés dans la fonction publique, et des indemnités pour perte d’emploi qu’il avait préconisées il y a quelque temps déjà, mais qui tardent à être mises en place.

Pour régler ces dossiers qui traînent, le président a plaidé pour ce qu’il a appelé des «solutions radicales garantissant le respect des droits naturels de tous», laissant ainsi entendre qu’il souhaitait voir ces dizaines de milliers de personnes recrutées par les différents services de l’Etat.

S’agissant du dossier des titulaires de doctorat, le chef de l’Etat a donné ses instructions en vue d’aller de l’avant pour boucler définitivement ce dossier.

Une récente réunion à laquelle ont pris part les ministres de l’Education et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a abouti à la conclusion qu’il est possible, dans une première étape, de créer quelque 5000 postes d’emploi au sein de plusieurs établissements et laboratoires relevant de ces deux départements à forte capacité d’emploi.

Ces 5000 emplois supplémentaires, non prévus dans la loi de finances 2025, vont sans doute grever les finances publiques, déjà très mal en point, et il va falloir trouver de nouvelles ressources, quitte à aggraver l’endettement du pays, pour satisfaire tous les demandeurs d’emploi en les recrutant dans la… seule fonction publique. Qui aimerait aujourd’hui être à la place du chef du gouvernement ou de la ministre des finances auxquels on souhaite bon vent ? A moins de considérer que l’économie tunisienne se porte aujourd’hui comme un charme et que tous ceux qui disent le contraire, et ils sont nombreux, sont des oiseaux de mauvais augure ou des traitres à la nation !

Sur un autre plan, le président Saïed a ordonné au gouvernement, au cours de la même réunion, d’œuvrer à identifier des modalités pratiques permettant de rééchelonner les impayées à la charge des abonnés de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) et de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), quitte à renoncer au paiement des pénalités qui en découlent. Le maintien de ce statu quo ne fera qu’aggraver la situation et ne profitera à aucune partie : les abonnés ne seront pas en mesure de s’acquitter de leurs factures et les deux sociétés ne bénéficieront pas de la coupure de l’eau et de l’électricité, a expliqué le président.

I. B. (avec Tap)

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