Depuis plus de dix-huit mois, la bande de Gaza subit une crise humanitaire sans précédent, aggravée par un blocus quasi total de l’aide humanitaire. La Cour internationale de justice (CIJ) a entamé, lundi 28 avril 2025, à La Haye une série d’audiences cruciales pour examiner les obligations d’Israël à l’égard des civils palestiniens. Trente-huit États, ainsi que plusieurs organisations internationales, interviendront pour rappeler l’urgence d’un accès humanitaire sans entrave.
Khémaïs Gharbi *

Depuis plus de dix-huit mois, la bande de Gaza est le théâtre d’une tragédie humaine d’une ampleur inédite. Chaque jour qui passe voit s’ajouter de nouvelles pertes humaines, sous le regard impuissant d’une communauté internationale incapable de faire cesser l’escalade de la violence et du désespoir.
Aujourd’hui, alors que la CIJ entame une semaine d’audiences sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens de Gaza, l’espoir renaît que le droit international puisse encore imposer ses exigences face à la brutalité des faits.
Plus de 2,2 millions de Palestiniens, enfermés dans une enclave soumise à un blocus quasi-total, subissent une crise humanitaire sans précédent : pénurie d’eau, de nourriture, d’accès aux soins… Le contrôle strict des flux d’aide humanitaire, dénoncé par de nombreux acteurs, a transformé cette catastrophe en une famine «fabriquée par l’homme», selon les mots du Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Face à cette situation insoutenable, 38 États ainsi que plusieurs organisations internationales se sont mobilisés pour présenter leurs arguments devant la plus haute juridiction de l’Onu, à La Haye. Leur objectif : rappeler qu’aucun pouvoir, aussi souverain soit-il, n’est au-dessus des obligations fondamentales du droit humanitaire international.
Des appels restés lettre morte
Les précédents avis de la CIJ, en 2024, avaient déjà demandé à Israël de prévenir toute forme d’actes pouvant constituer un génocide et de garantir l’accès libre à l’aide humanitaire. Mais ces appels sont restés lettre morte, tandis que la situation sur le terrain ne cessait de se détériorer.
Il est aujourd’hui crucial que la Cour rende un avis clair, fort et engageant, affirmant sans ambiguïté que la survie des civils n’est pas négociable, et que l’entrave à l’acheminement de l’aide constitue une violation grave des principes fondamentaux du droit international.
Chaque jour supplémentaire d’inaction coûte des vies innocentes. La justice internationale ne peut plus se contenter de constater : elle doit, par sa voix, rallumer l’espérance d’un droit qui protège réellement ceux qui sont sans défense.
L’Histoire jugera ceux qui auront parlé et ceux qui auront agi. Il est encore temps, aujourd’hui, de se tenir du bon côté de l’humanité.
* Ecrivain et traducteur.
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