Après le vote, vendredi 31 octobre 2025, par le Conseil de Sécurité de l’Onu de la résolution 2797 (2025) stipulant le règlement pacifique du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de l’autodétermination de la population sahraouie sous la souveraineté marocaine, des voix s’élèvent en Tunisie pour rappeler à notre souvenir les territoires tunisiens accaparés par l’Algérie. (Ph. Bourguiba reçoit Boumediene à Tunis en 1972).
C’est le cas de l’ancien diplomate Elyes Kasri qui, dans un post Facebook, publié ce dimanche 2 novembre, s’est insurgé contre ce qu’il appelle les «adeptes de la ‘‘khawakhawite’’ [par allusion aux Tunisiens frappés d’un tropisme algérien, Ndlr] qui refusent obstinément, par aveuglement idéologique ou par instinct de soumission, avec des relents masochistes et antipatriotiques, d’admettre la défaite stratégique du régime algérien et la mise à nu implicite de sa gloutonnerie territoriale au détriment de ses voisins».
Le diplomate appelle ses compatriotes à se mettre «pour une fois du côté de la souveraineté de la Tunisie et de son intégrité territoriale.»
Elyes Kasri fait ici allusion à un contentieux territorial assez méconnu : celui des 20 000 km² de territoire tunisien accaparés par l’Algérie. Derrière le tracé imposé par les «Frères algériens» se cachent les gisements d’El Borma, d’Ouargla et de Berkine, piliers de la puissance pétrolière algérienne actuelle. Cette injustice historique, que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait promis de réparer dès que l’indépendance algérienne serait acquise, Habib Bourguiba a tenté en vain de la réparer après 1962. Mais le militaire Houari Boumediene, qui a éjecté le civil Ahmed Ben Bella du pouvoir à Alger en 1965, n’en voulait plus parler. Il y a certes eu des négociations tendues tout au long des années 1960, mais Bourguiba, en position de faiblesse, a préféré capituler et acter l’abandon des territoires objet de contentieux par un protocole d’accord signé en avril 1968 confirmé par un protocole d’accord complémentaire signé en janvier 1970. (Vidéo: Bourguiba parle de Boumediene).
C’est de l’Histoire ancienne, certes, mais il y a des moments dans la vie des peuples où certains faits doivent être rappelés pour que le présent et l’avenir puissent être éclairés par le passé.
I. B.
Lire à ce sujet : «Territoires tunisiens spoliés par l’Algérie: genèse des revendications contemporaines»



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