Ils étaient quelques centaines affirme l’agence officielle Tap, quelques dizaines selon d’autres sources : les partisans de Kaïs Saïed se sont rassemblés, jeudi 25 juillet 2024, à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, pour exprimer leur soutien au président de la république et «au processus politique du 25-Juillet».
Ils célébraient, en réalité, le processus politique que le président de la république a engagé en limogeant le chef du gouvernement, en gelant les travaux du parlement et en proclamant l’état d’exception, le 25 juillet 2021.
Pour eux, il s’agissait de célébrer à la fois le 67e anniversaire de la Fête de la République et le 3e anniversaire de la prise en main de tous les pouvoirs dans le pays par Kaïs Saïed qui n’a eu de cesse, depuis, de mettre en place un pouvoir présidentialiste que ses opposants qualifient d’«autoritaire» voire de «despotique».
Le rassemblement a réuni quelques députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), des membres des conseils régionaux, des conseils locaux, tous élus dans le cadre du nouveau processus politique, des activistes associatifs et des citoyens.
Les manifestants se sont déclarés «confiants quant à l’avenir de la Tunisie sous la présidence de Kaïs Saïed» et appelé les Tunisiens à soutenir sa candidature aux prochaines élections présidentielles du 6 octobre.
Ils étaient cependant peu nombreux et ce pour deux raisons au moins. D’abord, le président n’appartient à aucun parti politique connu et est même hostile aux corps constitués. En suite, ses partisans n’ont, apparemment, que les réseaux sociaux pour communiquer et s’organiser.
Résultat: la manifestation d’hier était clairement mal organisée. Improvisée à la hâte pour marquer l’anniversaire du «processus politique du 25-Juillet», elle n’a pu drainer beaucoup de monde. Elle ne reflète pas, en tout cas, l’assise populaire supposée d’un président élu, il y a quatre ans et demie, par un score sans appel de 72%.
I. B.