Le système défectueux de 2011 et les réformes de Kaïs Saïed

Depuis la révolution de 2011, la Tunisie a entrepris une transition politique complexe, marquée par des espoirs de démocratie et de développement. Cependant, bien que la chute de l’ancien régime ait ouvert la voie à un changement de pouvoir, le système qui a pris le relais s’est rapidement révélé défectueux et opportuniste. Et n’a pas réussi à répondre aux attentes populaires, favorisant la perpétuation d’un modèle où les intérêts personnels et la corruption ont souvent pris le pas sur l’intérêt général.

Leith Lakhoua *

Au lieu d’opérer une véritable rupture avec l’ancien régime, le système qui a émergé après 2011 a procédé à l’intégration de ses propres figures dans les institutions de l’État. Une grande majorité de ces nouveaux cadres, qui ont été recrutés par le nouveau système, sont encore bien présents dans l’administration tunisienne. Ils sont souvent redevables au système de gouvernance qui les a placés à leurs postes, et, à ce titre, continuent d’agir en fonction de leurs loyautés passées.

Plutôt que de se tourner vers une gouvernance transparente et réformatrice, ce système a permis à ces individus de maintenir leur influence, créant ainsi des blocages dans le processus de modernisation du pays. Leur principal objectif semble avoir été de défendre leurs intérêts personnels et de maintenir le statu quo, même au détriment des réformes nécessaires pour sortir la Tunisie de l’impasse.

Un dessein machiavélique

    Face à ce constat, le président Kaïs Saïed a décidé d’amorcer un virage radical à partir du 25 juillet 2021. En suspendant le parlement et en prenant des mesures exceptionnelles, il a initié un processus de réformes visant à purger l’administration des individus fidèles au système défaillant d’avant. L’objectif est de restaurer l’intégrité des institutions et de reconstruire un État plus juste et plus efficace.

    Cependant, cette démarche rencontre une résistance forte, notamment de la part des caciques toujours présents dans les rouages de l’État, qui, bien qu’ayant été intégrés dans le système de 2011, continuent d’être redevables à leurs anciens employeurs. Ces personnes cherchent par tous les moyens à perturber les réformes, à semer des divisions et à créer des tensions internes pour freiner le processus de changement engagé par le président Saïed. Elles n’hésitent pas à recourir à des manœuvres administratives complexes pour décourager les citoyens qui soutiennent les réformes et tenter de remettre en cause la légitimité du gouvernement actuel.

    Une stratégie vouée à l’échec

    Ces tentatives de sabotage et de manipulation sont fondées sur un calcul machiavélique : faire douter ceux qui soutiennent le gouvernement actuel et les pousser à regretter leur choix. En créant des obstacles administratifs et des difficultés artificielles, ces éléments espèrent fragiliser le pouvoir en place et générer un rejet populaire. Leur objectif est de diviser et de fragiliser la base de soutien du président Saïed.

    Cependant, cette stratégie est vouée à l’échec. Ceux qui soutiennent le président et son projet de réformes ne le font pas par intérêt personnel ou recherche de pouvoir, mais par conviction profonde. Leur engagement est motivé par un désir sincère de voir la Tunisie sortir du marasme dans lequel elle s’enfonce depuis plusieurs années. Leur soutien repose sur des valeurs de justice, de transparence et de patriotisme, et ces convictions ne peuvent être ébranlées par les tentatives de manipulation de ceux qui cherchent à préserver leurs privilèges.

    Un appel à la vigilance et à l’action

    Les autorités actuelles doivent donc maintenir une vigilance accrue face à ces individus qui continuent de nuire au bon fonctionnement de l’administration tunisienne. Bien que leur influence ait été affaiblie, ces agents du système de 2011 détiennent encore des postes clés et sont capables de créer des obstacles à la mise en œuvre des réformes. Le travail pour les identifier et les écarter des positions de pouvoir est crucial, car ils continuent d’agir selon les instructions de l’ancien système, sans se soucier des conséquences pour l’avenir du pays.

    Il est également important que l’État mette en place des mécanismes de contrôle renforcés pour déceler ces comportements nuisibles et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Ce travail d’assainissement et de réforme est nécessaire pour assurer la stabilité du pays et garantir que la Tunisie puisse évoluer vers un avenir plus juste et plus prospère.

    Un combat pour l’avenir

    Le chemin vers une Tunisie plus stable et plus prospère reste semé d’embûches. Les réformes entreprises par Saïed cherchent à redresser un pays qui a été lourdement freiné par un système défectueux et des pratiques corrompues. Les résistances demeurent, notamment de la part de ceux qui, ayant été intégrés sous le système de 2011, continuent de saboter les réformes. Mais le soutien populaire pour le projet de Saïed, fondé sur la conviction et le patriotisme, constitue un rempart contre ces manœuvres.

    Les réformes en cours, bien qu’elles se heurtent à des obstacles, offrent une réelle opportunité de transformation pour la Tunisie. Elles nécessitent du temps et de la persévérance, mais elles sont essentielles pour libérer le pays des chaînes d’un système défaillant et permettre à la Tunisie de retrouver sa voie vers un avenir plus transparent, plus démocratique et plus prospère.

    * Consultant en logistique et organisation industrielle.

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