«La Tunisie n’a pas d’autre choix. Sans soutien international, le pays risque une instabilité économique plus profonde, une montée des troubles sociaux et une incapacité à honorer ses obligations financières.»
C’est ce qu’affirme le chercheur Ghazi Ben Ahmed, économiste et fondateur du think tank Mediterranean Development Initiative (MDI), dans un article intitulé «L’importance d’un accord conjoint FMI-UE pour la Tunisie : les leçons du redressement économique de la Grèce», publié dans Fikra Forum, créé en 2010 par The Washington Institute for Near East Policy.
«L’absence de réformes ne fera que perpétuer le cycle d’inefficacité et de stagnation», souligne le chercheur, estimant qu’«un programme coordonné FMI-UE offre la seule voie viable pour aller de l’avant – une voie qui non seulement stabilise les finances de la Tunisie, mais libère également le potentiel d’une croissance inclusive à long terme.»
«Le rôle du FMI dans la discipline financière peut être complété par un soutien de l’UE axé sur le développement, lié à des projets visibles et axés sur la croissance, tels que le développement des infrastructures, la création d’emplois et la formation professionnelle. Cette double approche permettrait de répondre au scepticisme de l’opinion publique en veillant à ce que les réformes ciblent les inefficacités et la mainmise des élites plutôt que d’imposer de sévères mesures d’austérité à la population», écrit Ben Ghazi. Et de conclure : «En saisissant cette opportunité, la Tunisie peut assurer son avenir économique et redonner espoir à son peuple.»
Cependant, cette perspective achoppe à une situation intérieure compliquée marquée, selon le chercheur, par «une faible volonté politique, des intérêts bien ancrés et une résistance sociale aux réformes».
I. B.
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