La crise politique et institutionnelle en France s’aggrave avec l’organisation, ce mercredi 10 septembre 2025, d’une journée de protestation dans tout le pays. Baptisé «Bloquons tout», le mouvement s’est traduit, ce midi, par plus de 200 interpellations dans les rangs des manifestants, sur l’ensemble de la France dans le cadre «d’actions de déblocage», selon les termes du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Blocages d’infrastructures de transport, occupations de sites symboliques et de lycées, manifestations, grève des paiements par carte bancaire… Les actions de blocage se sont souvent heurtées au déploiement massif des forces de l’ordre – environ 80 000 sur toute la France, 6000 à Paris – ordonne par les autorités.
Une centaine de lycées ont été perturbés et 27 bloqués en France mercredi matin dans le cadre de cette mobilisation citoyenne, a indiqué, de son côté, le ministère de l’Éducation à la mi-journée. Selon l’Union syndicale lycéenne (USL), premier syndicat lycéen, des actions ont été menées dans 150 lycées, sur 3700 établissements en France.
Alors que l’ex-chef du gouvernement François Bayrou a été acculé à présenter la démission de son cabinet et que son successeur, Sébastien Lecornu, le 5e depuis 2022, vient à peine de prendre ses fonctions, c’est le président de la république Emmanuel Macron qui est ciblé par les manifestants. Beaucoup de Français lui font porter la responsabilité de la crise et demandent son départ.
La CGT, le syndicat historique, a, de son côté, recensé 715 actions de grève dans des entreprises et les administrations. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, a rappelé l’appel à une «grande journée de mobilisation et de grève le 18 septembre», dénonçant la politique de Macron, inchangée, selon elle, malgré le renouvellement de son gouvernement.
«Les services observent des actions disparates sur le territoire avec alternance de rassemblements pacifiques et de blocages d’axes routiers», ont indiqué les services du ministère de l’Intérieur, qui ont aussi signalé des manifestants «particulièrement revendicatifs» dans les grandes agglomérations, précisant que «les actions les plus significatives» avaient été constatées à Rennes, Nantes, Grenoble, Lyon, Lille, Caen et Toulouse.
I. B.
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