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Pastiche du mari de la boulangère : Abir Moussi entre torchons et serviettes

Une question entre toutes ne cesse ces derniers temps de turlupiner les acteurs politiques les plus en vue sous nos cieux : parviendrait-elle à réaliser son fantasme de trôner au faîte de la magistrature suprême? De qui s’agit-il, me demanderiez-vous ? Notre réponse sera on ne peut plus claire : de l’unique, que dis-je, de la divine Abir Moussi !

Par Assâad Jomâa *

Diva à ses heures, la nouvelle coqueluche de la ménagère tunisienne de plus de cinquante ans, heureusement accompagnée, comme de coutume, par son septuagénaire ingénieur des travaux finis, est en passe d’exploser les pronostics et autres sondages les moins acquis à sa cause.

La haute voltige politique de notre diva nationale

La recette? Un discours fascisant, rimant à souhait avec ânonnant, saupoudré d’un zeste de larmoyante nostalgie, fustigeant au passage les tribulations juvéniles des moins de soixante-dix ans, épinglant philosophiquement les dérives libertaires du trop-plein démocratique. Et pour couronner le tout, la salvatrice manœuvre socio-économique : virage serré à droite … droite toute.

Voilà finement ciselée la haute voltige politique de notre diva nationale. Gageons que cette potion magique de laquelle notre druidesse en chef est devenue experte, la transportera «allègrement» (d’où l’adjectif «magique» caractérisant la potion) vers les cimes du pouvoir présidentiel.

Cet état de faits ne saurait dépareiller, avec la grisaille environnante, épilogueriez fort à propos, amis lecteurs.

Soit ! mais ce qui n’est pas moins certain c’est que les Tunisiens la sentiront passer la législature de Dame Moussi ! C’est que tout le monde commence à s’en rendre compte, elle est loin d’être commode notre présidente en puissance. Non contente de ne pas se laisser marcher sur les pieds, notre bénie des dieux ne souffre nulle discussion de ses ordres, ni même délégation de pouvoir. À preuve, bien peu seraient à même de citer un seul nom de ses seconds couteaux. Côté staff, circulez, il n’y a rien à voir !

Des bains de foule savamment orchestrés

C’est à peine si certains d’entre nous pourraient se remémorer l’omniprésence physique d’un malabar suivant l’ineffable charmeuse comme son ombre. C’est donc invariablement flanquée de cet Apollon, bien loin d’être né de la cuisse de Jupiter au demeurant, que notre idole présidentiable vibre au gré des bains de foule savamment orchestrés.

Et, cerise sur le gâteau: son indécrottable garde-corps (sans jeu de mots s-v-p) aux mirettes désespérément bleues-océan, cristallins au point que l’on souhaiterait s’y noyer, ne ferait, au dernières nouvelles, pas moins des deux mètres harmonieusement proportionnés et en bon ordre de marche de surcroît.

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur de mondes possibles pour peu que le chavirant athlète grec, aux traits taillés dans du marbre, soit à même de piper ne serait-ce qu’un traître mot. Or la déesse Fortuna a, vraisemblablement, décidé de circonscrire ses largesses au profit de la bien nommée Abir (senteur parfumée) à ce stade. Et nous ne saurons jamais si Dame nature a doté notre inimitable éphèbe, entre autres accessoires, d’un cerveau aussi performant que celui de sa supposée protégée.

Au fait n’est-ce pas Montesquieu qui disait fort à propos que : «Le mieux est le mortel ennemi du bien»? Tous les biographies des hommes, et des femmes, vous l’attesteront : transport aux nues et réussite politique, à défaut de rimer, ne vont pas de pair. Tout le reste n’est que pur ordre de priorité. Alors, de grâce, Madame, choisissez… mais choisissez vite, la Tunisie ne saurait attendre plus avant !

* Universitaire.

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