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Le Tunisien Mohamed Habassi torturé à mort à Parme

Mohamed-Habassi

Mohamed Habassi, 33 ans, un Tunisien résidant à Basilicagoiano, à Parme, dans le nord de l’Italie, a été sauvagement torturé et tué, dans la nuit du 9 au 10 mai courant.

Par Zohra Abid

Mohamed Habassi, originaire du quartier El-Omrane Supérieur, à Tunis, était veuf et père du petit Samir (6 ans), confié depuis un an à ses grands-parents, à Tunis, depuis la mort de la maman dans un accident de la route.

Ce soir-là, il était avec un compatriote dans son appartement de la Via Castello, à Basilicagoiano.

Torturé jusqu’à la mort 

Soudain, 6 personnes ont fait irruption chez lui, après avoir ouvert la porte avec un double de la clé, sans effraction aucune, et se sont jetés sur lui, en disant qu’ils allaient lui donner une leçon pour lui apprendre à payer son loyer. Son copain prit aussitôt la fuite, le laissant à son sort, entre les griffes des assaillants (4 Italiens et 2 Roms), qui lui ont découpé les doigts avec des cisailles, fracassé la tête, violenté d’autres parties de son corps et torturé jusqu’à ce qu’il ait rendu son dernier souffle.

C’est, en tout cas, le récit du drame tel que relaté par la police et rapporté par les médias italiens.

Les voisins, qui avaient une bonne impression et de la sympathie sur ce Tunisien sans problème (enfin presque !), ont entendu ses gémissements pendant au moins une heure. Alertée, la police n’a pu intervenir en attendant le renfort, laissant le temps aux tueurs, qui puaient l’alcool et la cocaïne, achever leur sale boulot et quitter calmement la scène du crime, laissant leur victime gisant dans une mare de sang, comme si de rien n’était.

Les policiers ne se sont décidés à intervenir qu’après la fin du massacre et le départ des tueurs. Le corps de Mohamed Habassi a été transporté à la morgue de l’hôpital en attendant l’autopsie qui tarde à être effectuée. Il ne sera remis à ses parents qu’après l’achèvement de l’enquête encore en cours.

Deux hommes, l’un âgé de 46 ans et l’autre de 48, ont été déjà arrêtés dans le cadre de cette affaire et accusés d’homicide volontaire. Toute l’Italie, sous le choc, parle de ce drame. Des conférences de presse ont été données par les autorités et des vidéos de témoignages diffusées par les médias italiens, évoquant cette affaire sanglante qui a secoué le quartier paisible où habitait Mohamed Habassi.

Selon encore les médias italiens, le Tunisien avait un seul tort : il n’a pas payé son loyer depuis un an, mais l’assistante sociale de la mairie de la ville a plaidé sa cause en priant la propriétaire des lieux de lui accorder un peu de temps, en attendant qu’il trouve un emploi stable, surtout qu’il vient de perdre son épouse et qu’il a un enfant à sa charge. «Il a été tué pour ne pas avoir payé son loyer», écrit la presse italienne.

Où sont passés les services consulaires ?

Côté tunisien : Mohamed Habassi n’a jamais été un jeune à problème. Ses papiers sont en règle et la disparition accidentelle de son épouse l’a beaucoup marqué. Surtout que sa belle-mère voulait coûte-que-coûte avoir la garde de l’enfant et n’a pas cessé de le menacer. Ce qui l’empêchait de dormir. «Samir était tout pour lui. Samir était très attaché à son père. Nous avons du mal à lui annoncer la mort de son papa. On l’a confié à un psy pour qu’il le lui dise à sa manière pour qu’il n’en soit pas très choqué», raconte Moez, son cousin maternel, à Kapitalis. Moez est surpris voire écoeuré par le silence du ministère des Affaires étrangères qui, via ses services consulaires en Italie, n’a jusque-là pas réagi pour défendre les droits de cet orphelin mineur.

«Il y a un an, l’ambassade tunisienne en Italie a aidé mon cousin pour que son fils ait un passeport et puisse se rendre en Tunisie. Et c’est là qu’il a décidé de le confier à ma tante (sa mère) pour l’élever en paix et loin des menaces de sa grand-mère italienne qui rend la vie infernale à Mohamed. A son retour en Italie, il a reçu plusieurs menaces de sa belle-famille qui réclamait le petit», a enchaîné Moez.

Toute la crainte de ce dernier est que le petit, devenu orphelin de ses 2 parents, perde tous ses droits. «Surtout que la partie tunisienne a fait le blackout sur le drame d’un ressortissant tunisien. J’appelle le ministère des Affaires étrangères à prendre cette affaire en main. Il s’agit quand-même d’un Tunisien abattu comme un chien», ajoute Moez.

Les voisins de Mohamed Habassi à Basilicagoiano ne cessent d’exprimer, via les médias, leur indignation face à ce crime odieux et leur sympathie pour le petit et pensent «à faire une collecte pour lui, même si cela ne va jamais lui ni lui remplacer ni lui rendre son papa».

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