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En Tunisie, on abat les chiens à coup de fusil !

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Le sort que les Tunisiens réservent désormais à leurs chiens est symptomatique d’une grave régression.

Par Rachid Barnat

Le 1er octobre, il y a eu des manifestations devant les ambassades de Tunisie à Londres, à Paris et à Nice, pour dénoncer la barbarie avec laquelle les autorités tunisiennes traitent le meilleur ami de l’homme. Or quand un peuple en arrive à çà, c’est bien la preuve qu’il régresse et ce sont des comportements absolument indignes de gens civilisés.

Depuis l’arrivée des Frères musulmans nahdhaouis au pouvoir, et depuis que ceux-ci ont ouvert la Tunisie aux prédicateurs wahhabites que leur envoient les pétromonarques, le chien est devenu «impur» du jour au lendemain pour bon nombre de Tunisiens, qui, pour beaucoup, lâchement, se sont séparés de leurs chiens considérés «haram» par les obscurantistes.

Résultat : le nombre des chiens errants se multiplie de jour en jour dans les villes. Ils finissent par former des meutes pour retrouver le réconfort dont les ont privés lâchement ceux qui les ont abandonnés, à qui ils ont accordé leur confiance et donné leur amour.

Et que font les autorités publiques ? Sous prétexte de risque de propagation de la rage, elles organisent la chasse aux chiens errants dans les villes.

Les «chasseurs de chiens» les tirent comme des lapins : une balle par chien, par économie de munition probablement; et tant pis pour les chiens qui n’en meurent pas de suite; puisqu’ils les laissent agoniser, jusqu’à ce que mort s’en suive.

Histoire dramatique d’un chien comme tant d’autres qui se multiplient en Tunisie, depuis que les Frères musulmans sont aux commandes : les propriétaires de ce caniche blanc l’ont bichonné, toiletté jusqu’au jour où ils ont déménagé. Lâchement, ils l’ont abandonné dans le quartier. Depuis, le chien demeure devant la porte de la villa vide dans l’attente de ses maîtres. Des voisins charitables le nourrissent et lui donnent un bol d’eau quand ils y pensent. Le chien, aux poils d’un blanc splendide, est très vite devenu crasseux, aux poils marron et longs.

De nouveaux occupants sont arrivés dans la villa qu’occupaient le caniche et ses maîtres. Ils ont un grand chien de garde.

Curieusement, le chien de garde n’a pas le droit de rentrer dans la maison que le soir car, dès le matin, ses propriétaires lui ouvrent la porte du jardin et le laissent errer dans le quartier toute la journée. Drôle de conception du chien de garde : utile que la nuit?

Ce chien, croisé berger allemand et encore jeune, s’est lié d’amitié avec l’ancien occupant des lieux, le caniche. Ses maîtres ont tout de même la «générosité» de mettre un bol d »eau devant leur porte pour les deux animaux.

Pour se nourrir, le caniche fait les poubelles du quartier, entraînant, dans sa quête de nourriture, son nouveau compagnon. Ils passent leur journée à jouer ensemble dans l’attente l’un et l’autre de leurs maîtres. Si le grand chien retrouve un peu de réconfort et, le soir venu, une gamelle, son compagnon d’infortune, lui, n’a pas cette chance puisqu’il passera la nuit dehors à attendre toujours ses maîtres.

Et cela dure depuis un an. On craint pour leur vie : car un jour les chasseurs de chiens passeront dans ce quartier calme et probablement les abattront d’un coup de fusil !

Il faut croire que la révolution du 14 janvier 2011 a été fatale pour les chiens en Tunisie. Voilà leur destin des chiens depuis que l’obscurantisme se diffuse dans le pays. Car l’obscurantisme engendre la barbarie.

Les Tunisiens, longtemps connus pour être un peuple civilisé, sont-ils en train de régresser ?

Blog de l’auteur.

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