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UADH: Des comptes dans le vert

La communication financière de l’UADH, mercredi, au siège de la Bourse de Tunis, a confirmé que, malgré la conjoncture morose en Tunisie, ce groupe se porte plutôt bien.

Dix huit mois après son introduction en bourse, Universal Auto Distribution Holding (UADH), pôle automobile créé en  2013 dans le cadre du plan de restructuration du Groupe Loukil et composé de 8 filiales représentant 5 grandes marques : Aures Auto et Aures Gros (Citroën & DS), Economic Auto et Mazda Détails (Mazda), LVI et Trucks (Renault Trucks & TCM) et Gif Filter et Gif Distribution (Gif Filter), affiche une bonne mine et les actionnaires ne peuvent qu’être rassurés, au moment où l’économie tunisienne peine à se relancer.

Le régime du quota pointé du doigt

Ces assurances sont d’ailleurs venues du Pdg de l’UADH, Bassem Loukil, qui a passé en revue les résultats de l’année 2016 et les perspectives de 2017, année où le pôle d’automobiles du Groupe Loukil promet de mettre en route une panoplie de projets.

Bassem Loukil, qui était entouré d’Adel Grar, président de l’Association des intermédiaires en bourse (AIB), Chokri Ben Osman et Atef Gabsi, tous deux  d’Attijari Intermédiation, parlait devant un parterre d’actionnaires, d’intermédiaires en bourse et de représentants de médias.

Le Pdg est revenu sur ses déclarations lors de l’introduction en Bourse de l’UADH, en juin 2015. Ce jour-là, on s’en souvient, le Pdg de l’UADH était très confiant. Et pour cause, le groupe avait affiché, en 2014, des chiffres d’affaires supérieurs aux prévisions et allait poursuivre avec entrain sa courbe de croissance. Promesse certes tenue mais pas comme prévu dans le business plan. «La situation actuelle de l’UADH est confortable au niveau du regain de confiance des équipes travaillant dans la société qui ont toujours poussé pour réaliser de bons chiffres d’affaires, mais on avait prévu mieux dans notre business plan», a-t-il admis.

En plus de la conjoncture économique difficile que traverse le pays, avec notamment la forte dévaluation du dinar en juin dernier et le taux de change en berne, ce qui a entravé cette dynamique, c’est notamment le régime des quotas imposé par le gouvernement à l’importation des voitures. «Le régime des quotas détruit le marché. Cela n’a pas empêché les ventes de véhicules surtout au dernier trimestre de l’année qui s’achève. Et cela est tout de même rassurant», a précisé, de son côté, Chokri Ben Osman.

Le taux de change, qui était de 2,219 DT pour 1 euro, au début de l’année, a beaucoup chuté pour atteindre aujourd’hui 2,438 DT. «Cette dévaluation est survenue au même moment où l’euro augmentait et le yen japonais qui montait vertigineusement, nous a surpris. Nous avons dû attendre que cette monnaie reprenne peu à peu son cours normal pour acheter les voitures, sinon on aurait vendu à perte. Le taux de change du yen a baissé d’environ 15% depuis novembre dernier et il va continuer à baisser», a expliqué M. Loukil, dont la filiale Economic Auto est le concessionnaire de la marque japonaise Mazda.

Des véhicules chinois invendus sur le marché

Conséquence de la politique des quotas: à la fin de décembre 2015, UADH avait zéro véhicule en vente dans sa réserve et il a fallu attendre 3 mois pour recevoir les automobiles. «A ce moment là, nos concurrents, qui avaient des véhicules en stock, en ont profité pour les écouler sur le marché. Quant à nous, on a dû attendre la fin février pour pouvoir assurer de nouveau la distribution», a encore expliqué Bassem Loukil.

Il est à souligner aussi que le programme général d’importation des véhicules légers pour l’année 2016 établi par le ministère du Commerce et de l’Industrie attribue 50.000 unités pour l’UADH, bien en-dessous de ce qui a été estimé au niveau du Business plan, soit 54.975.

Cependant, cette même année se terminera avec 300 à 400 véhicules en stock, ce qui permettra de bien commencer l’année 2017, a aussi indiqué le Pdg de l’UADH, alors que des négociations avec le ministère du Commerce se poursuivent actuellement pour la révision du régime des quotas.

Ces négociations se font indépendamment de la Chambre des concessionnaires de voitures relevant de l’Utica. «Chaque concessionnaire négocie seul pour calibrer ses besoins d’importation. Ce sera au cas par cas. Pour ce qui nous concerne, on a demandé la révision à la hausse de notre quota. D’ailleurs, je ne comprends pas encore pourquoi on donne des quotas d’importation à des concessionnaires dont les résultats ne sont pas bons. Il y a, aujourd’hui, 2000 véhicules chinois invendus sur le marché. C’est un gâchis», a souligné Bassem Loukil.

Le pôle automobile du Groupe Loukil tient la route

Pour toutes les raisons invoquées, l’UADH a écoulé sur le marché 1000 voitures de moins que prévu lors de la haute saison des ventes qui commence en juin. Concernant les camions, les ventes du groupe ont été également en dessous des estimations. En effet, les ventes de véhicules industriels prévues pour l’année 2016 atteindront seulement 276 unités, contre 389 prévues initialement.

N’empêche que le bilan est jugé satisfaisant et que la société va garder toute son équipe. «En considérant le résultat estimé de l’année de 2016, l’UADH est en mesure de distribuer un dividende d’une valeur estimée à au moins 70%», a annoncé M. LoukilEt d’enchaîner en précisant que le résultat net estimé à fin décembre sera de l’ordre de 12 millions de dinars (MDT), supérieur de 2,7 MDT au résultat net prévu au business plan initial.

Ces résultats n’ont pas manqué de rassurer les actionnaires présents. Et le groupe peut envisager de mettre en route les investissements prévus en 2017. Ainsi, dès février prochain, le showroom de Mazda sera ouvert aux Berges du Lac 1. Il coïncidera avec le lancement la Mazda CX-9, la Mazda CX-3 et la Mazda MX-5, ainsi que la nouvelle C3, un modèle recyclé de Citroën.

Février sera aussi marqué par l’inauguration de l’extension de la succursale de Ben Arous, dont les travaux sont presque finis. Et ce n’est pas tout. Car, après l’ouverture en 2016 d’une succursale à Kairouan, une nouvelle agence sera ouverte à Nabeul et la succursale de Gafsa verra des travaux d’extension.

Dans ce contexte, M. Loukil a rappelé l’inauguration, le mois dernier, de deux nouveaux réparateurs agréés Citroën (RAC) à Sousse et à Manouba et la rénovation de la succursale de l’Avenue de Carthage à Tunis.

L’année 2017 verra, par ailleurs, l’extension de la succursale de Gabès, ainsi que des travaux au niveau de la base logistique de Mghira, au sud-ouest de Tunis, et l’inauguration d’une nouvelle agence à Sfax durant l’été prochain.

Tous ces investissements traduisent une certaine confiance dans le potentiel de développement du groupe et les capacités de résilience de l’économie tunisienne, qui commence à repartir après 5 ans de crise. Les actionnaires présents ont d’ailleurs été confortés dans leur optimisme et il n’y a pas eu beaucoup de questions à poser au Pdg.

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