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Bourguiba doit se retourner dans sa tombe

N’en déplaise à tous ceux qui dénigrent, aujourd’hui, Bourguiba, l’Histoire ne retiendra que son œuvre progressiste et édificatrice et… leurs haines destructrices.

Par Tarak Arfaoui *

Bourguiba doit se retourner dans sa tombe. La Tunisie qu’il a façonnée n’est plus reconnaissable. Cinq ans après la révolution, le pays marche sur la tête. Présidé par un pâle simulacre du bâtisseur de la Tunisie moderne, géré par un énième gouvernement incompétent et largement impuissant, plombé par une «partitocratie» désastreuse sur fond d’un marasme social sans précédent.

Jadis havre de paix, de tolérance et de progrès, la Tunisie est subitement devenue premier pays exportateur de terroristes rapporté au nombre d’habitants, paradis des contrebandiers, berceau des maffias en tout genre.

Bourguiba en exil à l'île de La Galite au large de Tabarka.

Bourguiba en exil à l’île de La Galite au large de Tabarka.

La bigoterie gagne partout du terrain

Bourguiba doit se retourner dans sa tombe, son combat contre l’obscurantisme aurait été vain car une épidémie pernicieuse de bigotisme sous différentes facettes a envahi la société.

En Tunisie, les femmes sont de plus en plus voilées; on reçoit en grandes pompes des prédicateurs moyenâgeux; on fait un tapage monstre pour aller récupérer un «poil sacré» à l’aéroport; on organise des tombolas et des jeux pour gagner une «omra» aux lieux saints musulmans; et quand il ne pleut plus, l’Etat organisme officiellement une prière de l’«istiska» pour faire déplacer l’anticyclone qui plombe le pays.

Bourguiba doit se retourner dans sa tombe car le bigotisme a touché les fondements de l’Etat qu’il a créé, l’Etat qui attend la «royaa» du croissant de lune par un imam myope pour décider du jour de l’Aïd; l’Etat qui s’autocensure en fermant les débits de vente d’alcool qu’il a lui-même autorisés, sous la pression de quelques bigots et trafiquants, et comble de l’indécence qui manifeste même avec cette racaille à El-Jem, l’antique Thysdrus, qui était dans l’antiquité la plaque tournante de la production du vin, de l’huile et du blé en Méditerranée.

Bourguiba doit se retourner dans sa tombe car la justice qu’il a instaurée est minée par des affectations partisanes et un corporatisme de bas étage, décrédibilisée par des sentences douteuses où les criminels sont rapidement relâchés et les médecins honteusement emprisonnés.

Et le mal ne s’arrête pas là, car en cette période cruciale où le présent est tourmenté et où l’avenir est sombre, des hypocrites se délectent de remuer le passé pour assouvir leurs sentiments haineux envers la Tunisie et ses symboles.

Le 1er juin 1951: Retour triomphal de Bourguiba à Tunis.

Le 1er juin 1955: Retour triomphal de Bourguiba à Tunis.

Une tentative désespérée pour salir Bourguiba

Bourguiba le père de la Tunisie moderne est actuellement dans la ligne de mire de certains réactionnaires de la place qui, par l’intermédiaire d’une instance controversée, dirigée par une épicière des droits de l’homme et financée par le contribuable (un budget de 70 millions de dinars) essayent de détruire les fondements du pays dans une tentative désespérée de falsifier l’Histoire.

Il serait fastidieux d’énumérer tout ce qu’a fait Bourguiba pour faire sortir le pays du moyen-âge en si peu de temps, menant un combat implacable contre la pauvreté, l’ignorance, le tribalisme et l’obscurantisme.
C’était vraiment un visionnaire en décalage avec son temps comme l’étaient Hannibal Barca ou Kheireddine ou Tahar Haddad. Comme tout leader, il avait ses travers, parfois malheureux mais qui étaient en fait un mal nécessaire pour faire avancer le processus qu’il avait engagé et qui demandait beaucoup de sacrifices.

Certains de ses opposants, qui ont enduré de multiples exactions sous son règne, ne lui ont en gardé avec le recul aucune rancune et c’est tout à leur honneur; d’autres ne lui ont pas pardonné et c’est leur droit; mais certains ont fait du dénigrement de Bourguiba un fond de commerce pour semer la zizanie et le désordre dans le pays.

L’émancipateur des femmes, y compris Sihem Bensedrine. 

Sihem Bensedrine, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), ne déroge pas à cette règle. Déjà passée maitresse dans l’art du dénigrement et des magouilles «droit de l’hommistes», toujours guidée par une haine maladive de Bourguiba et de tous ses symboles, liguée avec le ramassis des «ligues de protection de la révolution» (LPR) et du Congrès pour la république (CPR), encouragée par les islamistes rétrogrades, elle semble frappée d’amnésie en oubliant que sans Bourguiba elle ne serait pas grand chose. C’est grâce à Bourguiba qu’elle a été, comme toutes les Tunisiennes, émancipée, éduquée, soignée et propulsée là où elle est.

N’en déplaise à cette dame et à tous ceux qui dénigrent Bourguiba et ses disciples progressistes, l’Histoire ne retiendra que son œuvre édificatrice contre leurs errements et leur haine destructrices.

Quant à Bourguiba, que dieu ait son âme, il restera toujours dans la mémoire de beaucoup de Tunisiens un bienfaiteur qui qui leur a inculqué l’esprit de la modernité, l’ouverture vers le progrès, le pragmatisme et le sens du sacrifice pour le bien du pays.

* Médecin de libre pratique.

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