Une enquête récente de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) révèle que la Tunisie perdra, d’ici 2050, 50% de ses terres agricoles.
Les résultats alarmants de cette recherche, qui ont été rendus publics, jeudi 21 décembre 2017, indiquent aussi que les conséquences évidentes de cette réduction des terres agricoles dans notre pays seront, dans un proche avenir, la menace sérieuse de l’insécurité alimentaire qui pèsera sur 10% de la population tunisienne et le danger de voir 96% de notre territoire national englouti, directement ou indirectement, par l’avancée des sables du désert.
Selon l’ITES, les causes de ce déclin de la ‘‘Verte Tunisie’’, c’est-à-dire les problèmes auxquels notre agriculture est confrontée aujourd’hui et la famine qui menace le pays, tiennent notamment au fait que les importations céréalières de la Tunisie n’ont jamais cessé de croître, au désintérêt que la jeunesse tunisienne porte de moins en moins à une carrière dans le secteur agricole, à l’exode rural et à l’inquiétante progression de la désertification.
A cela s’ajoutent, aussi, les ressources tunisiennes en eau qui sont limitées et la diminution annuelle de la pluviométrie de près de 20%.
Au bout du parcours: la Tunisie, jadis «grenier de Rome», ne produit plus que 40% de ses besoins céréaliers et elle s’est trouvée dans l’obligation d’importer, en 2016, près de 3.400 tonnes de céréales pour répondre à la demande du marché national.
On aimerait croire Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, lorsqu’il dit que la situation de la sécurité alimentaire en Tunisie est «normale» et que notre pays «produit une bonne part de ce dont nous avons besoin, à l’exception du blé». Les chiffres têtus de la régression de notre agriculture sont là et il y a de quoi s’inquiéter.
Marwan Chahla
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