Un groupe de députés appelle à retirer la confiance au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, pour différentes raisons.
C’est ce qu’a indiqué le député et secrétaire général du Courant démocratique, Ghazi Chaouachi, dans un post publié sur son compte Facebook, dimanche 25 mars 2018, en précisant que, suite à une concertation avec ces collègues de différents blocs parlementaires, il compte leur présenter prochainement un projet de pétition pour demander le retrait de la confiance au président de l’ARP.
Selon M. Chaouachi, Mohamed Ennaceur a perdu toute légitimité pour continuer à présider le parlement.
Ce reproche vient 24 heures après l’anarchie dont l’ARP a été le théâtre, lors de la plénière consacrée à l’audition de la présidente de l’Instance vérité et dignité (IVD), Sihem Bensedrine, qui a dégénéré en dispute entre des députés sur la tenue ou non de cette séance.
Suite aux vives tensions, Mohamed Ennaceur a été obligé de lever la séance et de la reporter à aujourd’hui, lundi 26 mars, et ce, sous le regard narquois de Mme Bensedrine, qui ne tenait pas vraiment à rendre des comptes de ses actions et décisions à la représentation nationale. De là à penser qu’elle a été bien servie par les députés islamistes qui étaient à l’origine des disputes…
Ghazi Chaouachi, qui a toujours été le porte-voix et l’avocat de la présidente de l’IVD, a cru avoir trouvé une idée ingénieuse en lançant le projet de pétition pour demander le retrait de la confiance à M. Ennaceur, un homme effacé, sans aspérité, et presque laxiste, face à des députés remuants et se comportant souvent comme des enfants gâtés et agités.
M. Chaouachi, avocat et homme de droit de son état, a-t-il oublié que l’article 50 du règlement intérieur de l’ARP prévoit certes la possibilité d’un retrait de la confiance au président du parlement, mais le processus ne saurait être déclenché par une simple pétition.
Selon cet article, il est nécessaire de présenter «une demande écrite et motivée» au bureau de l’Assemblée «par au moins un tiers des membres.» Cette demande est ensuite «soumise à la séance plénière pour voter sur le retrait de confiance ou non dans un délai ne dépassant pas trois semaines de son dépôt au bureau d’ordre».
E. B. A.
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