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Relations commerciales : La Tunisie s’émancipe-t-elle de l’Union européenne ?

Depuis 2010, les échanges commerciaux de la Tunisie avec ses partenaires occidentaux sont tous en baisse, alors que ceux avec la Chine, l’Algérie et la Turquie sont en nette hausse.

Par Chafik Ben Rouine *

Depuis l’indépendance de la Tunisie et jusqu’aujourd’hui, la France et l’Italie sont respectivement les premier et deuxième partenaires économiques de la Tunisie en termes de volume d’échanges commerciaux. L’Allemagne occupe la troisième place depuis le milieu des années 70. Comme le montre la figure, bien que ces trois pays restent des partenaires commerciaux historiques, la dynamique depuis la révolution n’est pas en leur faveur.

Selon les chiffres du Fonds monétaire internationale (FMI) exprimées en dollars américains (USD), les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Italie ont chuté de 28% tandis que ceux avec la France ont baissé de 17% sur la même période. Seule l’Allemagne a réussi à maintenir ses échanges avec la Tunisie avec une légère baisse de 5%. L’Espagne et les Etats-Unis, habituellement dans le top 5 des partenaires commerciaux de la Tunisie, ont également chuté de 22% et 27% respectivement.

Alors que la dynamique avec les partenaires occidentaux de la Tunisie est sur une pente descendante, depuis la révolution de janvier 2011, les relations économiques avec l’Algérie, la Chine et la Turquie s’inscrivent dans une dynamique ascendante.

L’augmentation des importations de la Chine et de la Turquie (respectivement +35% et +36%) sur cette période correspondent à une baisse quasiment équivalente des importations de la France et de l’Italie (respectivement -28% et -27%).

L’Algérie est le seul des dix pays avec qui la Tunisie a augmenté ses exportations entre 2010 et 2016 avec une augmentation de 40% sur cette période.

De leur côté, les chutes exceptionnelles des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni et la Libye sont le fait principalement d’événements sécuritaires avec les attentats de Sousse et la guerre en Libye. Elles apparaissent ainsi moins structurelles que les autres tendances.

Ainsi, depuis la révolution, la Tunisie s’est inscrite dans une dynamique où elle a diversifié ses partenaires commerciaux pour dépendre de moins en moins des pays européens historiques. Serait-ce la raison pour laquelle l’Union européenne (UE) est si pressée de signer l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca)?

* Economiste, président de l’Observateur tunisien de l’économie (OTE).

Source : ‘‘Observatoire tunisien de l’économie’’. 

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