Accueil » La Tunisie recule d’un point dans le classement de la compétitivité mondiale en 2018

La Tunisie recule d’un point dans le classement de la compétitivité mondiale en 2018

Le Forum économique mondial a publié son rapport de 2018 sur la compétitivité dans le monde, basé sur 12 indicateurs. La Tunisie s’est améliorée dans 11 d’entre eux, mais cela ne l’a pas empêchée de reculer d’un point au classement général, par rapport à 2017, en se situant au 87e rang, sur 140 pays.

Par Amina Mkada

Les indicateurs dérivés de l’enquête sont utilisés dans le calcul de l’indice de compétitivité globale 4.0 (GCI), à partir de nombreux rapports économiques mondiaux. L’enquête de l’édition de 2018 a couvert 140 pays, entre janvier et avril 2018. Selon les secteurs, les indices de compétitivité vont de 0 à 100 (100=meilleur), ou de 0 à 7 (7=meilleur).

1- Au chapitre des institutions tunisiennes, celles-cu se sont améliorées en 2018, et sont classées 75/140 pays, avec un score de 52/100. Parmi les 20 créneaux, 12 se sont améliorés, tels que l’indépendance judiciaire (3,9/7) classée 66/140 pays, l’incidence du terrorisme (97,7/100) classée 105/140, la liberté de presse (30,9/100) classée 78/140. Un recul est toutefois constaté dans la protection de la propriété intellectuelle (3,9/7) classée 84/140, le fardeau de la réglementation gouvernementale (3/7) classé 103/140, et la force des normes d’audit et d’information (4,2/7), classée 97/140 pays.

2- Au volet de l’infrastructure, la compétitivité du pays s’est améliorée et se classe 84e sur 140 pays. Nous citerons dans ce chapitre, 4 améliorations sur les 12 créneaux cités, dont la qualité des routes (3,8/7) classée 81/140, l’efficacité des services portuaires (3,5/7) classée 88/140, les services ferroviaires (3,2/7) classés 70/140, et l’efficacité des services de transport aérien (3,8/7) classée 102/140. Il y a toutefois 2 reculs: la connectivité aérienne classée 71/140, et la fiabilité de l’approvisionnement en eau (5/7) classée 63/140.

3- En termes d’adoption des technologies de l’information et de la communication (TIC), tous les 5 paramètres sont positifs. Et le classement de compétitivité est de 90/140 pays.

4- La stabilité macroéconomique est le seul domaine où la compétitivité en Tunisie ne s’est pas améliorée en 2018: classement 118/140, avec un indice de la dynamique de la dette de 32,9/100, classée 133/140, et celui de l’inflation classée 89/140 pays.

5- La santé s’est toutefois améliorée au classement: 58/140, notamment une espérance de vie en bonne santé de 66,6 ans, et un classement de 57/140.

6- La compétitivité des compétences s’est aussi améliorée: 71/140. Les 9 paramètres du chapitre sont au vert, sauf celui du ratio élèves/enseignant dans l’enseignement primaire (16,2), classé 51/140 pays.

7- Le marché des produits s’est aussi amélioré (103/140), notamment dans les 8 créneaux cités, tels que la concurrence dans les services (4,8/7), l’effet de distorsion des taxes et des subventions sur la concurrence (4/7), la complexité des tarifs (6,4/7), et l’ouverture du commerce de services (44,5/100). Par contre, les tarifs commerciaux ne se sont pas améliorés: 11,21% de droits, et un classement de 117/140.

8- Le marché du travail s’est amélioré et est classé 129/140. Sur les 12 créneaux du chapitre, 11 se sont améliorés, dont la flexibilité dans la détermination des salaires (3,9/7) classée 129/140, les pratiques de recrutement et de renvoi (2,9/7), le salaire et la productivité (3,2/7) classés 124/140, et les droits du travailleur (71,1/100) classés 60/140. Le seul créneau où il n’y a pas eu d’amélioration est celui de la participation de la femme dans la population active, où le ratio est de 0,37, classé 116/140.

9- Au volet du système financer, le classement de la compétitivité tunisienne s’est amélioré à 78/140 pays, dont 4 créneaux sur 9 tels que la solidité des banques (3,8/7) classée 112/140, le crédit local au secteur privé de 79,5% du PIB classé 37/140, la capitalisation du marché de 19,6% du PIB classée 81/140, et la disponibilité du capital de risque (2,7/7) classée 91/140. Parmi les reculs, figurent le financement des PME (3,6/7) classé 90/140, et les prêts non performants de 15,4% (en valeur du portefeuille de prêts), classés 119/140.

10- La taille du marché a connu une amélioration, classée 70/140, dont le produit intérieur brut (PIB) en terme de parité du pouvoir d’achat de 123 milliards de dollars, classée 73/140, et des importations de 58,1% du PIB, classées 40/140.

11- Quant à l’amélioration de la compétitivité du dynamisme dans les affaires, la Tunisie est classée 73/140 pays, où 5 créneaux sur 8 sont positifs. Il s’agit du coût pour démarrer un projet de 4,6% du RNB (revenu national brut) par habitant, classé 55/140, 11 jours pour démarrer un projet classement 68/140, volonté de déléguer l’autorité (3,8/8) classée 116/140, la croissance d’entreprises innovantes (3,5/7) classée 109/140, et les entreprises ayant adopté des idées révolutionnaires (3/7) classées 124/140. Le seul point noir dans ce chapitre est le recul dans le taux de recouvrement d’insolvabilité (52 cents/$), classé 38/140 pays.

12- Au dernier chapitre qu’est la capacité d’innover, l’amélioration a permis un classement de 84/140 pays, dont la diversité de la main d’oeuvre (3,6/7), classée 129/140, l’état de développement des clusters (3,2/7) classé 109/140, la qualité des institutions de recherche d’un indice de 0,02, classé 52/140, et les publications scientifiques (indice H) de 148,3 classées 73/140. Seules les applications de patentes par million d’habitant, ont reculé avec un indice de 0,33 classées 79/140, ainsi que les dépenses en recherche et développement (R&D) de 0,6% du PIB, classées 52/140 pays.

Il et important de noter que dans le classement mondial de 2018, le Maroc est à la 75e position, et l’Algérie à la 92e, sur 140 pays,

Source: The Global Competitiveness Report 2018

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!